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RENOVER MAINTENANT 84 VAUCLUSE

28 septembre 2008

Gagner de l’argent avec le chômage par Marion Lhour. Le Monde diplomatique

Ch_mage_des_secrets_bien_gard_sL'Agence Nationale Pour l'Emploi privatisée de l'interieur

Vue par le patronat, la « flexisécurité à la française » ressemble au pâté d’alouette : beaucoup de flexibilité, peu de sécurité. L’accord qu’il a signé, le 21 janvier 2008, avec quatre des cinq syndicats officiellement reconnus risque de faciliter la précarité et le passage par la case Agence nationale pour l’emploi (ANPE). Cette dernière sous-traite de plus en plus ses activités de formation et de placement. Une aubaine pour les organismes privés, grands et petits, sérieux ou non. 

Encore un senior à l’avenir précaire ? L’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) a fêté discrètement ses quarante ans cet été. Quarante ans que cet établissement incarne un principe constitutionnel : l’Etat prend en charge les personnes privées d’emploi. Mais, désormais, des centaines d’entreprises font la même chose. Cabinets de reclassement ou de coaching, organismes de formation, job boards sur Internet ou agences d’intérim, elles ont pour cible un gigantesque marché : deux millions de chercheurs d’emploi, auxquels s’ajoutent un million deux cent mille RMistes, sans compter les travailleurs précaires. Sur ce marché, les clients, nombreux – ANPE, Unedic (1), entreprises et même particuliers –, dépensent des millions d’euros. Parfois sans discernement.

Certains accusent la loi de cohésion sociale d’avoir ouvert la brèche au privé, en janvier 2005, en autorisant d’autres organismes que l’ANPE à « placer » les demandeurs d’emploi. En fait, assure Mme Fabienne Brutus, conseillère ANPE et auteure de Chômage, des secrets bien gardés (2), voilà longtemps que le traitement du chômage s’est transformé en un marché où l’Etat laisse à d’autres les tâches qu’il ne peut ou ne veut assumer. « Depuis les années 1980-1990, il y a une véritable coopération public-privé, confirme un cadre de l’ANPE ; le privé fait appel à nous, et nous ne nous passons pas de lui. » 

Plus d’un quart du budget de l’agence, soit 528 millions d’euros, rémunère des prestataires externes. De quoi faire prospérer les organismes sous-traitants qui répondent aux appels d’offres. Ils réalisent, entre autres, tous les bilans de compétences approfondis (BCA), soit 6 % des prestations (cent cinquante-cinq mille en 2003). Une vingtaine d’heures d’entretien pour « redéfinir son projet » ou « se préparer à la mobilité ». Et cela rapporte gros : entre 800 et 1 200 euros pièce dans les centres institutionnels de bilans de compétences (70 % des bilans). Sans compter les centres privés attirés par l’aubaine. Le cabinet Dyade, par exemple. Cette entreprise de sept salariés a réalisé, en 2006, 500 000 euros de chiffre d’affaires, en « accompagnement personnel de parcours professionnel ». Or, dans ce type de société, aucune norme ne garantit la formation des consultants, et le personnel change souvent. Pourtant, l’ANPE surveille de moins en moins, affirme Mme Brutus. Le résultat se résume à l’« effet redynamisation »... Un effet difficile à mesurer.

Peu ou pas de résultats concrets

Malgré des tarifs prohibitifs, le service d’accompagnement renforcé – une prestation sur trois – est aussi largement sous-traité. Ce suivi individuel ou collectif de trois mois coûte en moyenne 320 euros quand l’ANPE le réalise et... plus du double ailleurs (agence d’intérim ou cabinet de recrutement). « Ils protègent contre le chômage récurrent », assurait déjà une étude, en 2005 (3). Mais, là encore, les résultats sont peu évalués.

Pour les RMistes, ce sont les collectivités locales qui prescrivent cet accompagnement. Matthieu, bac + 5 en mesures physiques, en a fait l’expérience. Deux cabinets l’ont successivement suivi, via la mairie de Paris. Eurydice Partners ne l’a pas satisfait : « Ils ne m’ont proposé que des jobs alimentaires que j’aurais pu trouver seul. » Chez Lee Hecht Harrison, il était assisté d’encore plus près : « Rendez-vous tous les quinze jours, avec trois semaines de formation. » Mais pas plus de résultat concret : « On a seulement appris à faire des curriculum vitae (CV), témoigne le jeune homme. Pour le reste, on parlait surtout de nos problèmes. » Finalement, Matthieu a retrouvé un emploi par ses propres moyens.

Les chômeurs repreneurs d’entreprise représentent également une mine d’or, puisque l’ANPE leur préconise souvent un accompagnement avec stage en cabinet. M. Vincent Rocher en est revenu : « Neuf fois sur dix, ces organismes ne sont pas compétents, martèle-t-il, ils tirent leur méthodologie d’Internet et de livres vendus partout. » Cet ancien directeur des ressources humaines voulait monter son entreprise. Or, en Poitou-Charentes, sans formation, pas de subvention. « Ils nous faisaient faire des exercices théoriques plutôt que de passer au concret, comme nos études de marché », résume M. Rocher. Bilan : « Ça ne m’a pas aidé, et mes collègues non plus. Je ne comprends pas que le cahier des charges des formations soit si mal contrôlé. » Prix de ce suivi durant quatre mois : 10 000 euros par tête.

Toute une activité mercantile s’est développée autour de la reprise et de la création d’entreprise, qui a l’avantage de faire chuter les chiffres du chômage. Un chômeur senior raconte : « J’ai cotisé 150 euros par an pour appartenir à un club de repreneurs d’affaires... Avec, en plus, beaucoup d’autres dépenses, comme rémunérer mon avocat, 5 000 euros. Certains, qui passent par des intermédiaires, les payent jusqu’à 50 000 euros. »

Les formations, de moins en moins prescrites, coûtent toujours des millions par an. Etat, collectivités et Unedic mettent la main à la poche, à hauteur de 134,8 millions d’euros pour l’Unedic en 2006, dont 5,8 millions pour les formations homologuées et 129 millions pour les formations conventionnées (4). Or, si l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) reste le principal prestataire, avec d’excellents résultats, « il faut attendre un an et demi » avant d’obtenir une formation, regrette Mme Brutus.

Du coup, d’autres se sont lancés sur ce créneau, avec plus ou moins de bonheur. « Le pire que j’aie vu, se souvient M. Olivier Davoust, du blog Mon petit observatoire du recrutement (5), ce sont des stages où les chômeurs devaient se promener masqués et se toucher les uns les autres, prétendument pour mieux comprendre l’espace. » Autre cas, celui de Corinne, à qui l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) a proposé une formation peu après son licenciement. « J’étais un peu obligée de dire “oui”, raconte-t-elle, mais ça a coûté 700 euros pour rien. Chaque semaine, je devais rencontrer un consultant indépendant qui ne connaissait rien à mon domaine. » Il est vrai qu’un chômeur qui rentre en formation sort des statistiques, « ce qui n’incite pas l’Etat au contrôle », avance M. Patrick Salmon, ancien directeur d’une agence ANPE (6).

Il existe aussi un marché privé du chômage, en dehors de la sous-traitance. Les pionniers en sont les cabinets de reclassement, apparus avec les délocalisations, dans les années 1980. Dans le cadre d’un plan social, ils doivent trouver un nouveau poste pour les licenciés. L’encadrement est plus serré qu’à l’ANPE : en 2003, pour Metaleurop, un consultant pour trente-trois salariés (un pour trois cents à l’ANPE). A l’époque, un tiers des travailleurs restent sur le carreau. Il faut dire que, dans ces structures aussi, le personnel change souvent. Et, pour ces cabinets, les clauses d’objectifs posées par les entreprises ne résolvent rien. « Elles poussent surtout à faire pression sur les gens pour qu’ils acceptent des missions d’intérim, assure le sociologue Olivier Mazade. Les salariés se plaignent... Les cabinets devraient connaître les personnes et le terrain, ce qui prend du temps. Par définition, lors d’un plan social, on en a peu. » Pis, selon Mme Brutus, « ce sont parfois les mêmes cabinets qui provoquent les licenciements en conseillant l’entreprise, et qui reclassent ensuite. Par exemple Altedia, pour la société Formica. »

Pourquoi, dès lors, continuer à faire appel aux cabinets ? L’hypothèse de M. Salmon est qu’ils « permettent aux entreprises de déplacer la responsabilité. En termes d’image, c’est mieux qu’un licenciement sec ». Et, dans les statistiques du chômage, un salarié intérimaire ne compte pas.

Mais la nouveauté, ce sont les cabinets de placement qui, depuis 2005, profitent de la fin du monopole de l’ANPE sur le placement des chômeurs. Ingeus, BPI, Altedia ou Adecco se sont engouffrés dans cette activité synonyme de bénéfices... Un an après la première expérience, l’Unedic affichait 24 millions d’économies (7) grâce aux cabinets, qui, eux, revendiquaient 70 % de chômeurs classés en dix mois. L’Unedic décida d’élargir l’expérience à quarante et un mille demandeurs d’emploi. Pour les cabinets, c’est une « manne financière, affirme M. Eric Aubin, représentant de la Confédération générale du travail (CGT) à l’Unedic. Un chômeur placé rapporte 3 500 euros environ. Si vous multipliez, cela fait un marché de plus de 140 millions ».

Il faut dire qu’Ingeus, BPI et consorts « ne vous ravalent pas au rang de chômeur, explique M. Davoust. Leurs locaux sont plus propres, plus spacieux, on est mieux accueilli... ». Mais la CGT et Force ouvrière (FO) contestent la performance des cabinets privés. Pour eux, les comparer à l’ANPE est impossible : les cabinets ne s’occupent que des chômeurs « volontaires et motivés », et l’Unedic calcule ses économies sur l’hypothèse que les chômeurs seraient indemnisés... vingt-trois mois. Or rien n’est moins sûr.

« On a sauté l’étape de l’évaluation avant d’étendre le dispositif », regrette M. Aubin. Les grands cabinets sortent gagnants, comme Ingeus, qui tablait sur 10 millions d’euros de bénéfices en 2007, avec ses six mille chômeurs traités. Mais les cabinets ne convainquent pas toujours. « Je veux bien qu’on me parle de motivation, mais il manque des offres d’emploi adaptées », estime M. Davoust. Par ailleurs, le placement par les cabinets serait parfois source de discrimination : « On privilégie le traitement des chômeurs les plus indemnisés », juge M. Salmon.

Concurrentes des cabinets sur ce marché, les agences d’intérim sont, elles, rémunérées par les entreprises qui ne trouvent pas seules le salarié idéal. Un recrutement rapporte aux agences de 15 à 20 % de la rémunération annuelle du salarié. Leur rôle se limite donc à faire se rencontrer offre et demande, sans accompagnement particulier. Le cœur du métier, c’est la sélection : « Certaines entreprises refusent des chômeurs pour l’intérim », assure Mme Brutus. Mais, pour les entreprises de travail temporaire (ETT), faire embaucher des chômeurs – pour peu qu’ils appartiennent à une population « choisie », notamment chez les non-cadres, négligés par les cabinets – est un marché porteur.

En 2006, les membres du syndicat Prisme (Professionnels de l’intérim, services et métiers de l’emploi) ont triplé leurs placements : vingt-six mille cinq cents, sept sur dix en contrat à durée indéterminée (CDI). D’autant plus facilement qu’ils connaissent bien les bassins d’emploi. Pour l’instant, le placement ne représente que 60 millions d’euros sur leurs 20 milliards de chiffre d’affaires. Modeste, en apparence, mais très rentable. « Cette activité est directement profitable, explique M. Marc Riou, directeur général de Kelly Services. Elle représente peu en chiffre d’affaires, mais beaucoup en marge brute. » Certaines agences espèrent atteindre d’ici deux ans 20 % de marge brute sur cette activité.

Un avantage pour le gouvernement

Derniers acteurs de ce marché : les sites d’emploi sur Internet et leurs cinq cents consultants. En France, la loi interdit de faire payer les internautes pour consulter des offres. Sur la Toile, ce sont donc encore les entreprises qui paient. Autour de 650 euros pour une annonce sur Monster.fr, leader du marché en termes d’audience. Un chiffre auquel s’ajoutent les revenus de la publicité. Et, dans les faits, les jobs boards proposent souvent aux internautes d’ouvrir leur porte-monnaie pour d’autres services dits « premium » : l’envoi d’offres en avant-première, la rédaction de CV ou, plus récemment, la création de blogs personnels. Chez CV Premium, par exemple, un CV rédigé coûte 120 euros, 350 euros pour un dirigeant.

Le marché s’élargit au fur et à mesure que les classes populaires se connectent. « Aujourd’hui, le chiffre d’affaires des membres de l’Association des professionnels pour la promotion de l’emploi sur Internet [Appei] atteint 70 millions d’euros, constate Mme Valérie Vaillant, présidente de l’Appei, il croît de 40 % par an. »

Cas de figure plus rare mais bien réel, donc, les chômeurs eux-mêmes doivent parfois mettre la main à la poche. Outre les services Web, ils peuvent aussi financer leur propre formation, ou encore demander les services d’un « coach ». Sans qu’une norme ou une certification en garantisse la qualité. « J’ai vu beaucoup de types exploités, commente M. Davoust, ils sont perdus et prêts à payer 150 euros pour un bilan de compétences sur le Net. » Quant au coaching, le marché représente 90 millions d’euros. Pour un particulier, une séance coûte de 150 à 300 euros... et il en faut souvent plusieurs. Encore une fois sans garantie.

Lucratif, donc, le marché du chômage... En croissant, il s’est émietté entre de nombreuses entreprises sans réelle coordination. Là se trouve sans doute la plus grande faute de l’Etat. Mais ces pratiques ont, pour le gouvernement, un avantage : elles dégonflent les statistiques du chômage.

(1) Union nationale pour l’emploi dans l’industrie et le commerce. 

(2) Fabienne Brutus, Chômage, des secrets bien gardés, Jean-Claude Gawsewitch, Paris, 2006. 

(3) Cf. Bruno Crépon, Muriel Dejemeppe et Marc Gurgand, « Un bilan de l’accompagnement des chômeurs », Connaissances de l’emploi, n° 20, Paris, septembre 2005. 

(4) Unedic, « Rapport financier 2006 », partie 4, paragraphe 4.1.2.2., p. 22, Paris, juin 2007. Les formations homologuées jouissent d’une sorte de label de qualité (qui peut être remis en cause) attribué par l’Etat. Les formations conventionnées font l’objet d’une signature entre les pouvoirs publics et un organisme de formation. L’Etat et le conseil régional les financent tout ou partie ; elles sont en général destinées aux demandeurs d’emploi (elles leur permettent de maintenir leur allocation-chômage). 

(5) http://obsdurecrutement.free.fr 

(6) Patrick Salmon, Chômage. Le fiasco des politiques, Balland, Paris, 2006. 

(7) « L’appel à des cabinets privés a fait économiser 25 millions d’euros à l’Unedic », Les Echos, Paris, 23 mai 2006 ; « Premier bilan du reclassement des chômeurs par le privé », Le Monde, 24 mai 2006 ; et « L’Unedic offre 200 millions d’euros aux nouveaux marchands de chômeurs », Le Canard enchaîné, Paris, 12 juillet 2006. 


http://www.monde-diplomatique.fr/2008/02/LHOUR/15632 - février 2008


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13 mai 2008

Théâtre du château

A l'affiche au théâtre du château

Du Mardi 13 Mai 2008 au Dimanche 18 Mai 2008

http://www.theatre-du-chateau.ch/

LA MAISON DE BERNARDA ALBA

bernardaalba

Présentation

L’œuvre ultime de Federico Garcia Lorca nous plonge dans une Espagne exaspérée par l'injustice, les préjugés et la morale religieuse au seuil de la guerre civile.

Un village andalou dans les années 1930.

Bernarda Alba, riche veuve et mère tyrannique, vit cloîtrée avec ses cinq filles afin de les protéger des tentations masculines. Le dispositif scénique est un petit castelet où les personnages se meuvent comme des marionnettes vivantes, descendantes de Goya, Velasquez, Botero, et Balthus à la fois.


Résumé

A la mort de son mari, Bernarda Alba, 60 ans, enferme ses 5 filles pour un deuil de 8 ans ! Celles-ci désirent l'amour et la liberté qui leur sont refusé depuis tant de temps. Augustinas, l'aînée, née d'un premier mariage a hérité de son père une dot importante. De ce fait elle est fiancée à Pépé le Romano, le plus beau garçon du village. Cette situation entraîne le désir et la jalousie chez ses sœurs.

Mise en scène: Fanny Noël

Auteur: Federico Garcia Lorca

Avec : Noémie Altermath - Lucie Dupont - Dominique Fichera - Vanessa Lopez - Camille Marshall - Kim Morand - Nadia Moussetaïni - Laure Perrin - Tatiana Sofia - Sara Vantaggio / Décors & costumes : Léa Glauser - Emma Chollet

Théâtre du château

Rte du château 7

1814 La tour de peilz

Tél: 079 411 50 59

Troupe de théâtre LES TRETEAUX DU CHATEAU

Société fondée en 1954

13 avril 2008

''La pratique sarkozyste du pouvoir a déstabilisé la quasi-totalité des contre-pouvoirs''. Arnaud Montebourg Chat Web Le Monde

ap : Monsieur Montebourg, en tant que leader du courant "Rénover Maintenant", allez-vous briguer le mandat de premier secrétaire ? Si non, soutiendrez-vous, comme vous l’avez fait lors des primaires, la candidature de Ségolène Royal ?

Arnaud Montebourg : Le problème du Parti socialiste, ce n’est pas d’avoir, quelques mois après sa défaite, un candidat pour dans quatre ans aux échéances présidentielles de 2012.

Le problème du PS, c’est d’accomplir deux choses : à la fois solder les désaccords du passé et construire un projet que les Français attendent, et c’est évoluer de façon à se mettre à jour avec les évolutions profondes de la société. Toutes les enquêtes d’opinion démontrent que les Français attendent du PS non pas un candidat, mais un projet.

Voilà pourquoi, malgré l’affection et l’amitié que je porte à Ségolène Royal, je lui ai indiqué que je jugeais dangereux, pour elle-même et pour nous tous et pour le PS, qu’elle se lance dans une opération de présidentialisation du parti. Je juge d’ailleurs tout aussi néfaste l’opération à laquelle se prépare Bertrand Delanoë.

En ce qui me concerne, et avec nos amis rénovateurs, fidèles à l’esprit dans lequel nous cherchons à transformer le parti depuis 2002, nous pensons que la priorité est 1) de se rassembler en soldant les vieilles querelles, et 2) de muter par une évolution des orientations politiques du parti.

J’ajouterai que l’objectif stratégique pour le PS est de se transformer en parti de toute la gauche, pour rattraper notre retard sur l’UMP, qui a su rassembler toutes les droites.

Jul_1 : Convoiteriez-vous le poste de 1er secrétaire du PS ?

Arnaud Montebourg : En ce qui me concerne, je n’ai pas l’intention d’ajouter au ridicule de l’apparition d’un candidat par semaine au PS. Je préfèrerais soutenir un autre candidat qui serait en mesure de rassembler toutes les forces du parti, éviter l’affrontement destructeur des écuries présidentielles de Ségolène et de Bertrand, et préparer cette mutation pour laquelle mes amis et moi sommes disponibles.

françois : Qui au PS possède le meilleur profil ?

Arnaud Montebourg : Pour ma part, et avec mes amis, après en avoir délibéré, dans ce projet de reconstruction du parti, je considère que Pierre Moscovici est celui le plus à même de réaliser ces tâches difficiles. Il a à la fois l’expérience et en même temps porte une partie du renouvellement politique du parti. Il a le soutien d’un grand nombre de forces différentes et il a démontré ses qualités à la fois de chef et de diplomate pour faire preuve d’autorité et de conciliation.

lil : Que faîtes-vous avec la bande des "reconstructeurs", les fabuisiens, strauss-kahniens, aubristes, etc. ... ?

Arnaud Montebourg : Je considère que le Parti socialiste qui entretiendra ses anciennes querelles (1re, 2e gauche, Jospin contre Fabius, le oui contre le non au référendum, les pro- et les anti-Ségolène) est un parti qui a décidé de rester en miettes.

Les reconstructeurs partent de l’idée qu’il faut bazarder les anciens courants, les vieilles chapelles, les boutiques en tout genre, pour construire ensemble un nouveau parti. C’est donc la fin, au contraire, d’une bande et la construction d’une perspective nouvelle. Tout le monde y est invité.

chatel : On ne vous entend malheureusement plus parler de VIe république. Avez-vous renoncé à faire avancer cette idée au sein du PS ?

Arnaud Montebourg : J’avais conclu l’accord politique à l’élection présidentielle avec Ségolène Royal pour nous permettre de faire avancer ce grand projet de VIe République, ce qu’elle fit, et je l’en remercie infiniment.

Les dérives sarkozystes dans la pratique du pouvoir, le projet actuel de réforme des institutions porté par le pouvoir, qui pour l’instant ne constitue qu’un ravalement de façade, placent au cœur des problèmes que pose à la démocratie française le projet de VIe République.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le groupe socialiste vient de me confier la responsabilité du texte de la réforme des institutions proposée par le gouvernement Fillon, car en considération de l’esprit exigeant du projet de VIe République que j’ai porté pendant de longues années, à mes yeux un peu trop seul au début, et aujourd’hui soutenu par de nombreuses forces de gauche. Vous voyez donc que je n’ai en rien renoncé à ce grand et magnifique projet.

lil : Que pensez-vous de la demande de déclaration du Président de la République devant le parlement ?

Arnaud Montebourg : Aborder ce grand dossier par cette question anecdotique n’est pas sérieux. Les socialistes doivent avoir en tête trois règles de comportement : d’abord, leur unité. Pour pouvoir peser sur le cours du destin de ce projet, il faudra qu’ils soient unis et qu’ils agissent ensemble sur des positions communes. Cela veut dire que les députés comme les sénateurs socialistes, comme le PS, doivent piloter ensemble leurs prises de position dans cette affaire.

Deuxième règle : ils doivent faire preuve d’ambition et défendre la vision d’une République nouvelle. Tout ce qui, dans le projet, nous en éloigne doit être proscrit. Tout ce qui nous en rapproche doit être examiné avec bienveillance.

Troisième chose : ils doivent faire preuve de responsabilité. Car la pratique sarkozyste du pouvoir a déstabilisé la quasi-totalité des contre-pouvoirs, et pose de graves problèmes démocratiques au pays : abaissement du Parlement, caporalisation de la justice, contrôle politique des médias, maîtrise par le pouvoir des organes de régulation démocratique (Conseil constitutionnel, CSA, CNIL, etc.).

Il est donc nécessaire de saisir à quel point nous sommes en situation d’urgence républicaine, c’est-à-dire que nous avons besoin de dire au pays qu’il n’est pas possible de laisser le système politique actuel en l’état.

Voilà pourquoi les socialistes doivent s’employer à défendre leurs idées et obtenir dans ce projet des victoires.

Dans ce cadre-là, la venue du Président de la République devant le Parlement est une augmentation de ses pouvoirs, au détriment de ceux du premier ministre qui, lui, répond de ses actes devant le Parlement. Et il est en l’état proscrit par rapport aux principes que je viens d’énoncer.

Arnaud : Vous venez de vous faire élire à la présidence du conseil général de votre département en plus de votre mandat de député. Ne pensez-vous pas, en agissant ainsi, avoir discrédité votre combat contre le cumul des mandats, pour la suppression des départements et en faveur d’une VIe république ?

Arnaud Montebourg : On peut être croyant sans être pratiquant. Il y a eu dans les nombreux dirigeants de la Convention pour la VIe République des personnes qui ne mettaient pas toujours en accord les idées que nous défendions avec leurs pratiques. D’ailleurs, le système est si puissant qu’il est en mesure d’éjecter tous ceux qui ne se conforment pas un tant soit peu à ses règles.

Je compare ma situation à cet homme politique anglais qui rêverait que ses concitoyens conduisent tous à droite alors qu’aujourd’hui, les Anglais conduisent à gauche, et qui déciderait seul, ce que j’ai fait pendant dix ans, de conduire à droite. Dans quel état serait sa voiture ?

Enfin, une considération un peu plus personnelle : je me suis battu pendant dix ans à la tribune, dans les congrès, par des motions, dans des articles, en écrivant des livres. Mes succès ont été relatifs.

J’ai décidé de passer à la réalisation concrète et de mettre en pratique dans mon petit bout de France à moi, qui s’appelle la Saône-et-Loire, les idées que je défends sur le papier depuis toutes ces années.

Observez donc ce qui se passe et ce qui se passera en Saône-et-Loire, et vous verrez que la crédibilité des idées que je défends n’en sera que renforcée, fût-ce au prix d’une infraction à mes principes.

Par ailleurs, je considère qu’un dirigeant politique âgé de 45 ans comme moi doit faire l’apprentissage du pouvoir, pour se préparer aux alternances que nous souhaitons pour 2012.

jack01 : Quelle est votre position face à la question Tibétaine ? Pour ou contre le boycott des JO à Pékin ?

Arnaud Montebourg : Je suis favorable à aller le plus loin possible dans la pression sur les Chinois, car ils ne posent pas seulement un problème aux Tibétains, ils posent de très nombreux problèmes au monde sur de nombreux terrains. Dumping environnemental en refusant de participer au concert mondial de la lutte contre la crise climatique ; dumping social interdisant aux salariés de se syndiquer, de manifester, de voter pour défendre leurs droits sociaux, et utilisant l’esclavage comme moyen de prendre des parts de marché ; les problèmes des droits de l’homme doivent être rattachés aux déséquilibres de la mondialisation.

Voilà pourquoi, lorsqu’en 2001 les Chinois ont obtenu de la communauté internationale les JO, ils avaient pris un engagement moral de faire évoluer les droits dans leur pays, ce qu’ils n’ont pas fait. Je suis favorable à l’augmentation de la pression diplomatique, qui doit pouvoir aller jusqu’au boycott par les responsables politiques.

françois : que pensez-vous de la loi OGM adoptée de justesse hier ?

Arnaud Montebourg : Pour avoir participé comme n° 2 du groupe socialiste aux séances pendant ces longues nuits difficiles, je crois que la leçon que nous pouvons en tirer est que le Grenelle de l’environnement vient d’être englouti.

La droite vient de faire voter une loi libéralisant les cultures OGM dans notre pays. Tous les actes de résistance, y compris de Nathalie Kosciusko-Morizet, ont été âprement combattus et avec succès. Cette loi va déstabiliser tout notre système d’appellation d’origine contrôlée, de signes de qualité pour notre agriculture.

C’est la fin d’un modèle économique alternatif, d’une agriculture de qualité, précipitant la France dans la compétition mondiale productiviste à coup de biotechnologies. Nous le paierons très cher, comme Mme Kosciusko-Morizet vient de le payer cher en se plaçant sur un siège éjectable.

CIGALOU : Que pensez-vous des dernières décisions prises relatives à la fonction publique ? Y a-t-il trop de fonctionnaires ?

Arnaud Montebourg : La stratégie gouvernementale consistant au mois d’août dernier à jeter par la fenêtre 15 milliards d’euros en distribuant aux classes supérieures des cadeaux injustes socialement et inefficaces économiquement, pour constater trois mois plus tard que l’Etat est en faillite (propos de M. Fillon), ou deux mois plus tard encore que les caisses sont vides (propos de M. Sarkozy), pour ensuite envoyer la facture aux classes moyennes et aux classes populaires, ainsi qu’aux territoires les plus fragiles dans lesquels nous nous faisons déshabiller de tous nos services publics les uns après les autres, ne passe pas dans le pays.

nicolas_assas : Que pensez-vous du retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN ?

Arnaud Montebourg : Nicolas Sarkozy, par ses voyages répétés aux Etats-Unis, frayant avec l’administration Bush, entrée depuis de nombreuses années en croisade contre ce qu’ils appellent "l’axe du mal", cherche à nous intégrer au bloc anglo-saxon.

C’est une stratégie dangereuse pour la France, qui n’a pas les mêmes intérêts que nos amis américains, qui n’a pas les mêmes objectifs géopolitiques que les faucons les plus durs de l’administration américaine, et qui, malgré l’amitié que nous portons au peuple américain, nous conduit à nous voir porter une partie des buts de guerre de l’administration Bush.

Tous les Européens qui se sont lancés dans cette aventure - M. Blair, M. Aznar, M. Berlusconi - ont été lourdement désavoués par leur peuple. C’est ce qui attend M. Sarkozy.

hermannhesse : Que pensez-vous de la suppression de la publicité sur les chaines publiques ?

Arnaud Montebourg : C’est une mesure en apparence intelligente, mais qui, n’étant pas financée, conduit directement à la privatisation de l’une des grandes chaînes du service public. C’est un double cadeau : à TF1, qui va pouvoir augmenter ses profits au moment où ceux-ci commencent à diminuer ; et c’est un cadeau à Vincent Bolloré, qui se prépare à acquérir une chaîne de télévision dont il rêve depuis longtemps grâce à son ami Nicolas Sarkozy.

Javed_de_Bruxelles : Et puis dites moi Monsieur Montebourg, quel est votre plus grand défaut ?

Arnaud Montebourg : Moi-même.

antoum : Avez des ambitions quant au poste de Président de la République ?

Arnaud Montebourg : Je ne suis candidat à rien. Vous me permettrez d’agir dans le sens d’un appel commun à la modération sur la multiplication des candidatures hors saison.

Constance Baudry et Jean-Michel Normand

10 avril 2008

Source : Chats sur le site web du "Monde"

Disponible en ligne à l'adresse http://www.renover-maintenant.org/article.php3?id_article=990

Pour mémoire :

Arnaud_montebourg___Bastien_Fran_ois   

Mis_res_de_la_Ve_R_publique___Bastien_Fran_ois

Pouquoi_et_comment_une_VIe_R_publique___Pour_en_finir_avec_la_crise_de_r_gime

11 février 2008

On pouvait battre Sarkozy à Versailles et imposer un referendum. Pourquoi ne pas l’avoir fait ? Par G. Filoche, J.-J. Chavigné

Versailles_05_02_2008Une gauche unie pouvait gagner et imposer le référendum souhaité par 71 % de la population en votant contre le projet de modification de la Constitution française, le 4 février à Versailles.

Il a manqué 177 voix pour empêcher Sarkozy d’obtenir la majorité des 3/5ème des suffrages exprimés qui lui étaient nécessaires. Or, 182 députés ou sénateurs de gauche n’ont pas voté contre le projet de modification. Il était donc possible de battre Sarkozy et de lui imposer un référendum de ratification du Traité Modificatif Européen.

32 députés ou sénateurs socialistes et radicaux (dont Jack Lang, Annick Lepetit et Manuel Valls) ont même voté comme l’UMP pour la modification constitutionnelle.

147 députés ou sénateurs socialistes se sont abstenus ou n’ont pas pris part au vote (alors que la majorité des 3/5ème nécessaire à Sarkozy se calculait sur le nombre de votants), parmi eux, Jean-Christophe Cambadélis, Julien Dray, Jean Glavany, François Hollande, Pierre Mauroy, Louis Mermaz Pierre Moscovici ou Daniel Vaillant.

3 élus du groupe « Gauche démocrate et républicain) se sont abstenus, tels Yves Cochet ou Noël Mamère.

C’est donc au total (32 + 147 + 3) 182 députés ou sénateurs de gauche qui n’ont pas voté contre le projet de Sarkozy. Dans ce calcul n’est même par repris en compte le vote des 7 sénateurs radicaux de gauche qui, tel Jean-Michel Baylet ou Gérard Delfau, ont voté pour le projet sarkozyen, à l’unisson des radicaux de droite dont ils partagent le groupe parlementaire.

121 députés socialistes ont (comme les 44 élus communistes) défendu le suffrage universel et le droit du peuple français à un nouveau référendum.

Parmi eux :

Henri Emmanuelli,

Laurent Fabius,

Serge Janquin,

Jean-Luc Mélenchon,

Arnaud Montebourg,

Daniel Percheron,

Michel Vauzelle,

Alain Vidalies.

En choisissant de voter contre le projet de Nicolas Sarkozy, ces 91 députés socialistes et ces 30 sénateurs (65,6 % des élus qui ont voté contre) ont eu le courage d’un vote historique, conforme au mandat unanime donné par 120 000 militants socialistes lors du dernier Congrès : « Nous exigerons un référendum pour tout traité remplaçant la Constitution européenne ».

Une opposition qui ne s’oppose pas quand il est possible de gagner

Nicolas Sarkozy a maintenant les mains libres pour faire ratifier le projet de Traité modificatif européen (TME). Ce vote se fera à la majorité simple : quel que soit les votes des socialistes, l’UMP est maintenant sûre de l’emporter.

Pourtant, depuis son élection Nicolas Sarkozy a lancé une offensive tous azimut contre le salariat : impôts, 35 heures, pouvoir d’achat, droit de grève, code du travail, contrat de travail, retraites, privatisation de GDF et bientôt d’EDF, franchises médicales et assurance maladie, TVA sociale… Et nous n’en sommes qu’au début puisque le but de cette offensive est, explicitement, de mettre à bas tous les acquis sociaux depuis 1945.

Dans une société où le salariat représente 91 % de la population active, Nicolas Sarkozy est en donc en train de récolter le fruit de sa politique. Dans le dernier sondage Louis Harris (LH2) il ne recueille plus (début février) que 41 % d’opinions favorables contre 54 % un mois plus tôt et 67 % en mai 2007. Cette chute est tellement spectaculaire que François Miquet-Marty, directeur des études à l’institut LH2 constate que les « désenchantements constatés » finissent par donner « le sentiment d’une imposture » !

Un échec de Sarkozy devant le Congrès de Versailles aurait ouvert une crise politique, l’aurait durablement fragilisé et l’aurait obligé à mettre en sourdine sa politique d’agression dirigée contre la grande majorité de la population.

Pourquoi dans ses conditions, une majorité des députés et sénateurs du Parti Socialiste ont-ils choisi de se porter au secours du président de la République en lui permettant d’obtenir la majorité de 3/5ème des votants nécessaires à la modification de la Constitution et ouvert, ainsi, la voie à la ratification du Traité Modificatif Européen (TME) ?

Pourquoi une majorité d’élus socialistes n’a-t-elle pas voulu imposer une défaite à Sarkozy au congrès de Versailles ?

Pour renforcer l’Union européenne ? Cela n’a aucun sens : l’Europe ne pourra pas se construire contre la volonté de ses peuples. Les Européens rejettent avec de plus en plus de force le coup d’Etat permanent imposé par une Union européenne où la seule institution élue au suffrage universel (le Parlement) est aussi celle qui a le moins de pouvoir. Un tel vote contre la volonté des citoyens constitue, au contraire, un coup terrible porté à l’idée même d’Europe.

Pour le respect du suffrage universel ? Evidemment non puisque leurs votes ont permis d’effacer la volonté populaire qui s’était clairement manifestée le 29 mai 2005 en rejetant, par 54,67 % des suffrages, le Traité Constitutionnel Européen ?

Parce qu’il s’agissait d’un nouveau traité ? Personne n’ose se risquer à une telle affirmation Valéry Giscard d’Estaing lui-même (le président de la Commission qui avait rédigé le projet de Traité Constitutionnel) reconnaissait qu’il s’agissait des mêmes outils mais classés dans un ordre différent.

Parce qu’il fallait tenir les engagements électoraux du Parti Socialiste ? Ces engagements (tant le projet du PS que le projet de Ségolène Royal) affirmaient exactement l’inverse : un nouveau référendum et un traité simplifié, limité aux institutions.

Parce que Sarkozy avait gagné les élections et annoncé qu’il ne ferait pas de référendum ? Dans ce cas, à quoi bon une opposition qui ne fait que de la figuration et qui ne gagne pas quand c’est possible ?

Pour ne pas perdre les élections municipales et cantonales ? Au contraire, le respect du vote du 29 mai 2005 n’aurait pu que s’ajouter au discrédit de Sarkozy pour battre la Droite.

Pour ne pas étaler les divergences au sein du Parti Socialiste lorsqu’il aurait fallu décider de la position du Parti Socialiste lors d’un nouveau référendum ? Comme si, avec 32 pour, 121 contre et 179 abstentions, ces divergences ne s’étaient pas étalées au grand jour.

Jean-Jacques Chavigné, Gérard Filoche

Mardi 5 février 2008

http://www.democratie-socialisme.org/article.php3?id_article=1417&titre=On-pouvait-battre-Sarkozy-a

Analyse Rapide du vote de Versailles par Roselyne Roussel en PDF :

http://www.democratie-socialisme.org/IMG/pdf/AnalyserapideVersailles.pdf

30 janvier 2008

Traité de Lisbonne - A Versailles, pour voter contre la révision constitutionnelle !

Versailles_04_02_2008_NON_du_PS_Communiqué Gérard Filoche :

Pour que les élus députés et sénateurs socialistes aillent voter le 4 février à Versailles contre la modification constitutionnelle et imposent par leur refus, un referendum sur le nouveau traité européen.

Je suis de ceux qui ont refusé de voter la “synthèse” en novembre 2005 au congrès du Ps du Mans. Cette synthèse a nourri un mauvais “projet” socialiste, pas assez social, qui ne nous a, ensuite, pas permis de gagner l’élection présidentielle. Ce n’était pas une question de personne mais de fond politique.

Je ne voyais pas pourquoi, lors du congrès du Mans, la majorité du peuple français, du peuple de gauche, et du peuple socialiste ayant voté “non” au Traité néolibéral européen, notre Parti socialiste ne prenait pas acte démocratiquement de cette majorité.

Mais la direction du Parti pour obtenir cette “synthèse” avait promis que si la question se reposait, elle exigerait un nouveau referendum. Voilà qu’elle remet en cause cette promesse en n’essayant pas d’imposer un tel référendum lors du “congrès constituant” qui doit avoir lieu le 4 février à Versailles. Ce n’est pas bien.

Si tous nos élus allaient voter, il serait possible d’obtenir un blocage de 2/5° des voix, qui obligerait le Président à passer par une procédure référendaire.

C’est la seule voie démocratique, claire et honnête par rapport aux promesses, par rapport aux exigences du peuple de gauche et par rapport à la majorité des électeurs socialistes.

Gérard Filoche, le 8 janvier 2008

http://www.democratie-socialisme.org/article.php3?id_article=1387&titre=A-Versailles-pour-voter-contre-la

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29 octobre 2007

"Refaire la Gauche" par Paul Alliès

Paul_Alli_sRM34Extra__La défaite électorale du printemps dernier ne ressemble sans doute pas à celle du 21 avril 2002. En dépit du fait qu’elle est la troisième consécutive à une élection présidentielle, elle contient quelques promesses de première importance mais je ne vais pas les analyser ici. Car cette défaite est celle du Parti socialiste tout entier et sanctionne lourdement la ligne qu’il a suivi depuis presque une décennie. Elle excède donc largement le calendrier électoral. Elle est le signe d’un épuisement politique général organisationnel, programmatique, politique et moral accumulé durant les 26 ans qui nous séparent de 1981. Elle s’inscrit dans la fin d’un cycle qui n’est pas que français. Il affecte toute la social-démocratie européenne. C’est cela qu’il nous faut comprendre pour mieux situer les enjeux et les conditions du combat pour la rénovation que nous avons engagé depuis bientôt cinq ans. Voyons donc d’abord ce qu’il en est de la crise du socialisme avant de réfléchir à nos responsabilités dans sa refondation.

La fin d’un cycle long du socialisme

Le socialisme n’est pas un bloc. C’est une histoire composite, une combinaison de cultures diverses, un système d’organisation variable d’un pays à l’autre. Mais il est apparu et s’est imposé comme la seule force capable de représenter et défendre démocratiquement les classes populaires. C’est cette vocation originaire, représenter les intérêts matériels et symboliques des couches défavorisées qui est aujourd’hui en cause. Ce n’est pas qu’une question sociologique (comment reconquérir l’électorat ouvrier et employé ?) ; ni qu’une question politique (comment rester le plus à gauche possible quand on est au gouvernement ?). C’est une question identitaire : que faire de l’idéal socialiste et de sa construction historique dont nous héritons ? Comment penser à la fois la fin d’un cycle long du socialisme et l’insertion du socialisme français dans les transformations de la social-démocratie en Europe et au-delà ?

Le socialisme est né il y a 150 ans du mouvement démocratique porté par la Révolution française et du mouvement ouvrier né de la révolution industrielle. Dans sa première période, utopique et révolutionnaire, il a œuvré pour l’abolition de la propriété privée des moyens de production et d’échange, au besoin par la violence de masse. Jaurès lui-même au congrès de Toulouse en 1908 fera la synthèse entre révolution et réforme.

C’était à la veille d’une profonde fracture ouverte par la révolution russe. A partir d’elle le spectre du communisme va hanter le socialisme dont le projet va se définir négativement ou par défaut. Les socialistes de l’Europe du Nord et d’abord les scandinaves assumeront, dès les années Trente, un réformisme qui était à la fois une méthode politique et un contenu : agir par le droit, la fiscalité, les entreprises nationales, les services publics et les accords contractuels pour intervenir au sein de la production et pas seulement dans la redistribution. L’Etat en sera profondément transformé : régulateur, développeur, assurantiel, stratège, il devient un acteur central de l’économie de marché garantissant le plein-emploi et la justice sociale. Pendant un demi-siècle, ce modèle s’est répandu dans toute l’Europe occidentale ; après la deuxième guerre mondiale il est apparu comme une alternative au système bureaucratique communiste. L’effondrement de ce dernier combiné aux transformations du capitalisme a ruiné l’essentiel de ce compromis social-démocrate : la globalisation et la financiarisation de l’économie ont diminué le pouvoir des Etats-nations ; l’expansion des sociétés d’abondance et de consommation a mis en crise les capacités budgétaires de l’Etat-providence ; la segmentation du salariat et les progrès de l’individualisme ont diminué les capacités d’action des travailleurs et la portée des négociations collectives. La disparition de la menace communiste, pas seulement militaire mais aussi idéologique et politique a rendu secondaire aux yeux des classes dirigeantes, l’obligation de sacrifier du profit au compromis social (le reaganisme et le thatchérisme en sont la parfaite illustration à partir des années 1980). Mais les socialistes aussi ont perdu, avec la fin de la bureaucratie soviétique un adversaire essentiel pour leur identité. Et c’est bien là qu’est la fin de ce cycle si long du socialisme. Les effets sur les partis socialistes sont considérables :

  Erosion du soutien ouvrier et populaire compensé par la conquête des nouvelles classes moyennes salariées en particulier du secteur public dont la discipline électorale et la loyauté politique sont flottantes.
  Effacement du rôle de l’Etat dans la production du bien-être social relayé par une gestion gouvernementale à court terme de ses ressources de plus en plus rares au niveau national.
  Valorisation de l’économie et de la société de marché par des politiques de privatisation systématique occultée par l’action publique contre la pauvreté et la précarité.
  Abandon de la primauté de la politique tant dans la mobilisation des forces sociales pour contrôler les forces économiques que dans la démocratisation des institutions représentatives de la société. L’impuissance est devenue patente en ce qui concerne les structures politiques de l’Union européenne.

Aucune des formations socialistes des Etats-membres de celle-ci n’a pu ou su échapper à ce qui apparaît comme une révision historique des fondements de la tradition social-démocrate. Elles ont toutes perdu leurs repères, même ceux enracinés dans la culture politique de leur pays, sans en trouver de nouveaux. La « troisième voie » mise en orbite par Tony Blair est un exemple d’imprécision et de pragmatisme « fondée sur l’évidence de tout ce qui fonctionne » comme l’écrivent ses auteurs. Elle ne définit pas la valeur et le rôle de la sphère publique, mais repose sur l’hypothèse que le secteur privé est plus pertinent et « capable » que le secteur public et ses fonctionnaires pour attirer les flux de capitaux et dégager des ressources. Le bilan social et politique du blairisme reste à faire et il sera peut-être moins négatif qu’on l’imagine, succédant aux terribles années Thatcher. Il reste que ce qui a fait son succès dans l’opinion c’est que la « troisième voie » est apparue comme autre chose qu’un simple opportunisme, une redéfinition philosophique du travaillisme, un changement doctrinal et politique authentique du parti. Les travaillistes britanniques ont au moins osé procéder à un renouvellement intellectuel qui contraste avec l’anti-intellectualisme rampant des socialistes français. Comme le remarque justement Denis Macshane (Libération, 10-11 mars 2007) Tony Blair est un des rares leaders de gauche en Europe qui a évité le double langage, cynique en privé et socialiste en public. Que cela l’ait conduit à tenir un discours néo-libéral explicite est un fait. Mais cette posture rénovatrice s’est avérée électoralement payante : il est le seul en Europe à avoir gagné trois élections successives. Pour autant on se souvient que cette ligne s’est avérée sur le fond inexportable ; Shroeder et le SPD en savent quelque chose.

La figure du « socialisme libéral » ou de la « deuxième gauche » s’est partout épuisée. Même les partis qui ont voulu s’en inspirer ont connu l’échec électoral. Si bien que la thèse selon laquelle les partis sociaux-démocrates de masse se transformeraient par ce biais en partis électoraux professionnels attrape-tout n’est pas confirmée. En Scandinavie, les socialistes vont, depuis 2001, de revers en revers. En Allemagne, aux Pays-Bas et en Autriche ils ne se maintiennent au pouvoir qu’au prix de coalitions avec les conservateurs. Finalement il n’y a qu’en Europe du Sud (Espagne, Italie, Portugal) que la gauche gouverne ; peut-être parce que les partis socialistes ont su occuper là l’espace laissé vacant par la fin de l’emprise communiste sur le prolétariat de ces pays. En Italie, la transformation du PCI en Démocrates de gauche est allée avec un bilan critique du stalinisme assorti d’un aggiornamento doctrinal (sur la réforme de l’administration comme sur la réforme du système politique avec la création prochaine d’un Parti démocrate). Il n’y a qu’en France que les socialistes sont restés inertes face à la crise du communisme sauf sous la forme électorale de l’Union de la gauche mais qui faisait une grande part au programme communiste. Au contraire, en Grèce (au prix d’un certain populisme), au Portugal (quand le PSP soutenait les grèves ouvrières que le PCP condamnait) et en Espagne (où le PSOE a su construire des rapports solides avec les forces syndicales) s’est échafaudé un socialisme indépendant qui indique peut-être un avenir global pour la gauche européenne. Le fait que la démocratisation de ces Etats du Sud dans les années 1970 ait été largement assumée par ces partis socialistes leur a permis d’en retirer des bénéfices électoraux importants. C’est grâce à eux que les performances électorales de l’ensemble de la social-démocratie en Europe occidentale se sont maintenues entre 31 et 33% du corps électoral en moyenne. Mais que ces partis ne recouvrent pas le modèle organisationnel et politique classique de la social-démocratie du Nord est un dernier facteur qui souligne l’obsolescence de la tradition et la nécessité de sa refondation.

Les termes d’une refondation

La fin du cycle que l’on vient de décrire ne signifie pas que les traditions qui l’ont forgé soient à bannir bien au contraire. C’est toute une histoire qui est à refaire : tout le projet d’émancipation sociale et de communauté politique est à refonder. Il y faut une méthode ; elle est dans ce paradoxe historique : le socialisme, né de la question sociale au XIX° siècle est rattrapée par elle au début du XXI° siècle. Voilà pourquoi il faut partir des changements qui ont affecté la nature même du capitalisme tout en tenant compte des spécificités du socialisme français.

Retenons l’essentiel : le nouveau capitalisme n’est plus industriel ; il est technologique et financier. Il brise ainsi les anciens rapports entre le travail et le capital et ce de plusieurs manières : en rémunérant toujours plus le capital difficile à taxer car bien plus mobile que le travail ; en désarticulant les stratégies financières multinationales et la fragmentation localisée de la production réelle ; en dissociant les intérêts des firmes de ceux des Etats et des organisations collectives de salariés. D’évidence, la social-démocratie ne peut plus s’en tenir à des politiques de protection sociale corrélées à des situations stables ou à des statuts professionnels particuliers. Elle doit garantir des parcours, aider à prévenir les risques sociaux dans des conditions équitables, prendre en compte la responsabilité des individus dans une société du risque. Elle doit garder le cap sur l’émancipation et donc partir des transformations sociales de l’économie plus segmentée, plus individualisée. De nouvelles formes d’aliénation et de souffrance sont apparues avec de nouvelles possibilités de développement personnel. Les réformes ne dépendent pas seulement d’un changement des règles par la loi mais d’une extension du capital social des individus et tout spécialement des plus démunis. Il y aurait danger à considérer que tout progrès de l’individualisme est un point marqué par le capital et que l’extension des libertés ne vaut que pour les capitalistes. Le socialisme c’est, dés ses origines, l’émancipation de l’individu du plus grand nombre possible de ses aliénations. Comme le disait le grand antifasciste et socialiste italien Carlo Rosselli « le socialisme c’est quand la liberté arrive dans la vie des gens les plus pauvres ». La capacité d’éducation, l’indemnisation du chômage, la réinsertion, tout ce qui est lié aux problèmes spécifiques des individus est devenu central. Dans des sociétés où grandit l’individualisation des préférences, il faut repenser la demande collective de justice, l’égalité d’accès aux services collectifs, la définition de nouveaux biens publics et les règles de leur propriété (la brevetabilité du vivant), la promotion de nouveaux services publics (de la formation, du logement, de la ville...). Il faut réfléchir aux conséquences de « la complication changeante et de la transformation perpétuelle de la propriété » comme Blum déjà le demandait en 1901. Il faut imaginer des modes de contrôle de la politique par les citoyens, revoir les institutions qui produisent un système oligarchique, créer des procédures démocratiques qui soient autant de contraintes efficaces sur l’économie. Ce programme ne sera jamais l’affaire d’experts ou de professionnels de la politique. Il passe par les partis socialistes tels qu’ils sont et donc par leur transformation. C’est ici que notre histoire, courte certes mais dense, prend beaucoup de sens tant il est vrai que nous avons commencé, il y a cinq ans la rénovation du socialisme français. 

Les spécificités du parti socialiste français sont assez connues pour ne pas trop s’y attarder. Rappelons simplement ses faiblesses dans le cadre de la crise de la social-démocratie européenne que l’on vient d’évoquer. C’est depuis longtemps le parti le moins nombreux, le moins ouvrier et populaire d’Europe. Ce sont les couches moyennes salariées plutôt privilégiées, bien éduquées et bien protégées qui y dominent amplement. Le fait que la distorsion s’accroisse entre adhérents et électeurs (comme l’a bien montré en 2005 la contradiction entre les résultats de la consultation interne et ceux du référendum sur le traité européen) aggrave les conséquences de cette sociologie qu’aucune initiative de la direction du Parti n’est venue combattre. Le taux du soutien électoral des 7 millions d’ouvriers et des 7 millions d’employés n’a cessé de décroître de 1993 à 2002 pour atteindre cette dernière année 13% seulement. Les résultats de 2007 marquent une nette remontée. Mais toute reconquête n’est-elle pas condamnée à rester fragile vu l’impossibilité organique du PS à se construire comme puissance significative dans l’univers syndical ? Ségolène Royal a eu raison de poser franchement la question. L’extrême fragmentation des centrales syndicales est un facteur de l’extrême faiblesse de la syndicalisation en France. Mais force est de constater que la présence prolongée au pouvoir des socialistes après 1981 n’a pas permis l’évolution vers un nouveau mode de régulation des relations industrielles et sociales qui font la force de la social-démocratie encore aujourd’hui en Europe. Quant aux Groupes socialistes d’entreprises, ils ont quasiment disparu. La sympathie confirmée parmi les nouvelles couches moyennes ne se traduit pas pour autant par un enracinement électoral. D’abord parce que les comportements électoraux de ces couches sont ici comme ailleurs profondément versatiles (le vote pro-Bayrou en témoigne) ; ensuite parce que l’insertion du PS dans le réseau associatif reste lâche et inorganisée ; enfin parce que la présidentialisation et la professionnalisation du PS atteint des niveaux inégalés ailleurs. Deux raisons structurelles expliquent cette dernière spécificité : le cumul des mandats dont la pratique est le mode privilégié d’une carrière politique socialiste ; l’assimilation complète du présidentialisme de la V° République qui est devenu l’horizon exclusif de la plupart des courants et leaders du parti. Tout cela fait que ce qui aurait pu apparaître vis-à-vis de la social-démocratie européenne comme un atout dans la modernisation de celle-ci (la percée parmi les nouvelles couches salariées du nouveau capitalisme) est resté un handicap : les autres formations apparaissent toujours comme bien plus solides électoralement et organisationnellement que le PS. C’est la porosité entre adhérents et sympathisants qui est le cas général et à laquelle il faut adapter le fonctionnement du parti. Devenir un parti de masse, ce n’est pas seulement brader le tarif des cotisations (et faire faire un parcours local du combattant au nouvel adhérent), c’est se montrer capable d’accueillir durablement des gens qui pensent différemment, faire bouger les lignes intellectuelles et politiques, s’ouvrir sur la société. Au lieu de cela le PS fait voter au pas de charge et par référendum, sans concertation avec les syndicats, des associations ou des ONG le texte de ses Projets comme en juin 2006 en interdisant textes alternatifs et amendements. C’est de ce point de vue que le système des courants est devenu contre-productif en renforçant la fermeture de l’appareil, sa conservation et sa reproduction à l’identique. Devenir un parti attractif c’est ne pas avoir peur de la radicalité telle qu’elle s’exprime aujourd’hui dans la société française. Le pessimisme profond qui affecte le corps électoral de ces dernières années (81% des sympathisants de gauche estimaient en 2006 que la société va de plus en plus mal) va avec une aspiration à davantage d’utopie (72% des mêmes pensaient qu’il en manque cruellement). Cette propension forte à la révolte qui distingue les français en Europe et s’exprime régulièrement (souvenons-nous du CPE) ne se traduit pas électoralement par un vote extrême ; elle doit trouver une expression à la direction du parti et nourrir le réformisme qui est le nôtre. Pour cela il faut croire au pouvoir qui change la vie et pas seulement à celui qui s’abîme dans la gestion bureaucratique du « réellement existant ». 

La rénovation du socialisme français est donc un immense chantier. Elle ne sera pas réglée par un alignement sur la social-démocratie : d’abord parce que la distance est trop grande avec celle-ci ; ensuite parce que la crise du socialisme européen, on l’a vu, est historique et n’a pas trouvé pour l’instant d’issue significative. Il ne sert donc à rien d’évoquer un rattrapage du PS français vis-à-vis d’un standard social-démocrate qui n’a plus de sens. C’est dans ce cadre que notre entreprise de reconstruction se situe. 

Notre histoire et son sens

Notre courant est né directement de l’échec du 21 avril 2002, six mois après exactement (le 26 octobre à La Sorbonne) pour « rénover le parti en déplaçant le curseur de ses orientations sur la gauche tout en modernisant notre doctrine ». Il procédait d’une lutte parlementaire menée pour l’essentiel par Arnaud Montebourg dès 1997 : elle concrétisait à la fois l’efficacité du contrôle du pouvoir législatif quand les députés veulent s’en donner la peine et le temps (mission anti-blanchiment, commission sur les tribunaux de commerce) et l’impact d’une mise en cause d’un système fondé sur l’irresponsabilité judiciaire et politique (comparution de Chirac en Haute cour soutenue par 35 députés dont 25 socialistes). En même temps cette lutte avait démontré la paralysie du gouvernement Jospin et l’incapacité de la direction du Parti socialiste à construire une quelconque ligne de réforme et de conquête du pouvoir.

Le courant s’est construit comme une opposition frontale, politique et générationnelle pour réussir le renouvellement de la gauche et du parti. Cette ambition reposait sur deux bases : la ligne programmatique et le système d’organisation. Pour l’éprouver nous avons eu l’occasion de deux congrès et d’un référendum interne (sur le traité constitutionnel européen). Nous avons ainsi construit une influence oscillant entre 16 et 23% des adhérents malgré les stratégies personnelles, les carences de la démocratie interne et les méthodes utilisées contre nous par les appareils fédéraux. Cette base est restée mobilisée dans la campagne contre le TCE sans pouvoir emporter la majorité des suffrages. Si bien que la question du « plafond de verre » des 40% s’est à nouveau posée à cette occasion. Aucune opposition dans l’histoire du socialisme français n’a dépassé ce chiffre, notamment dans les périodes de forte politisation : les Pivertistes font 26% en 1937 à un moment décisif du Front Populaire ; Edouard Depreux fait 35% sur la question de la CED et de l’Europe en 1954 ; la minorité menée par Fuzier et Gazier sur la question de la guerre d’Algérie et du ralliement au gaullisme atteint 40% en 1960 (mais n’eut que 6 élus sur 45 au comité directeur). Nous n’avons pas mieux réussi en utilisant les ressources statutaires du parti mais nous ne l’avons pas quitté comme souvent les militants que j’ai cité. Quant à la ligne, nous avons réussi à gauchir à dose homéopathique celle du parti (sur le programme des élections européennes de 2004 par exemple) mais sans réussir à l’entraîner sur des registres significatifs. Notre refus de la synthèse au congrès du Mans en sera l’expression la plus nette avec toutes ses conséquences : 15 membres titulaires et Premiers fédéraux membres du Conseil national (sur 220). Tout s’est passé durant ces cinq années comme si nous gagnions des batailles dans l’opinion pour mieux les perdre dans le parti. En témoigne notre potentiel électoral : avec 85 conseillers régionaux, une centaine de conseillers généraux, une vingtaine de députés et 3 députés européens nous avons constitué une force bien plus importante que notre poids dans le parti. C’est dans cette perspective et pour résoudre cette contradiction, qu’il faut placer notre engagement avec Ségolène Royal. Faut-il rappeler qu’il venait après notre éclatement au congrès du Mans et les arrangements sur notre dos entre la direction du parti et plusieurs de nos camarades ? Le contournement de l’appareil du parti par la candidate était un facteur essentiel, en tout cas une méthode que nous pouvions partager. Dès lors que nous choisissions d’utiliser l’élection présidentielle comme un effet de levier sur l’environnement politico-institutionnel, la construction d’une démarche commune était la meilleure façon de maximiser nos forces. La synthèse du Mans avait abouti à la reconduction du gouvernement Jospin à la tête du parti soutenue par tout le monde sauf nous (ce même monde qui aujourd’hui entonne en chœur sa dénonciation). C’est rien moins que cela qu’il fallait combattre avec d’autres moyens que ceux des batailles de congrès. La candidature Royal rouvrait les perspectives qui nous avaient été fermées au Mans. Reste sans doute l’essentiel : notre capacité de renouvellement doctrinal. Le travail accompli en cinq ans est considérable. Le texte que nous avons produit en octobre 2005 pour le congrès du Mans en témoigne.

Le socle de notre identité politique est fait de trois éléments :
  La refondation démocratique de la République. Alors que nous étions les seuls à traiter cette question dès la fin des années Jospin, la revendication d’une 6° République est devenue quasi-générale, du centre à l’extrême-gauche durant les dernières élections présidentielles. Nous avons ainsi popularisé un thème jusque-là réservé aux experts ou aux juristes ; dans le sillage de Blum et de Mendès-France, nous avons mis en évidence le lien étroit entre les institutions et la mobilisation de la société. La limite était double : d’une part dans l’insuffisante articulation de la reparlementarisation du régime politique avec les nouveaux mouvements sociaux. Le débat ouvert par la proposition de Jurys citoyens l’a été par Ségolène Royal (et c’est encore un élément à son actif). Il a pris au dépourvu plusieurs de nos camarades qui ont découvert que la démocratie participative pouvait utilement féconder notre projet de 6° République. D’autre part, une autre limite était dans l’imprécision des modalités de passage d’un système présidentialiste ancré dans 50 ans d’histoire politique et de renoncements successifs de la gauche, à un régime primo-ministériel. La question demeure : non pas tant celle de l’élection présidentielle que notre capacité à convaincre de la modernité d’une telle transformation constitutionnelle. Ce débat est devant nous, quand surgiront dans le débat public (et pourquoi pas référendaire ?) les propositions de la commission Balladur-Lang. Le mémorandum auquel travaille la C6R nous servira de base de référence. La confrontation au contexte européen, c’est-à-dire la démonstration de la congruence et performance du parlementarisme majoritaire avec le fonctionnement des pays membres de l’Union européenne devrait nous y aider.

  La relance politique de la construction d’une République européenne. Le débat ouvert dans le parti sur le TCE nous a donné l’occasion d’une analyse de l’histoire de l’intégration et d’une critique de la dépolitisation des institutions communautaires avec et après l’élargissement. A travers cela nous avons clairement posé les conditions de ce que devra être une Europe démocratique et sociale. Distincte d’un grand marché, elle s’inscrit dans une perspective fédéraliste que les sociaux-démocrates ont tendance à abandonner, une fois encore, aux démocrates-chrétiens. Il importe pour nous de relancer ce combat d’autant plus opportun qu’il s’opposera au libéral-souverainisme de Sarkozy. Plusieurs de nos camarades semblent n’avoir soutenu nos positions que dans le souci de peser tactiquement sur l’environnement interne au parti, au moment des élections européennes de 2004 et du référendum de 2005. Il nous faut d’ores et déjà renouer des liens avec des sociaux-démocrates qui partagent nos analyses dans les différents partis. C’est une condition essentielle pour surmonter la paralysie du PSE et pour poursuivre ce combat lors des élections européennes de 2009.

  La maîtrise de la mondialisation. Les ravages de la globalisation du nouveau capitalisme sont devenus plus évidents que jamais. La récente crise financière provoquée par l’exploitation des familles américaines modestes est un nouvel et violent épisode de cette histoire qui met en danger les acquis politiques et sociaux des peuples de la planète. Face au désarroi idéologique de la social-démocratie dans son ensemble, nous avons défini une perspective, celle de la réappropriation du monde par des voies politiques et démocratiques opposées aux souverainismes de tous acabits. Le parti a totalement négligé l’espace de la mobilisation altermondialiste, se satisfaisant de ses crises plus que n’agissant sur elles. Au contraire il nous faut affronter cette question du rejet social de la mondialisation dès lors que l’intégration des prolétaires comme le compromis social entre le travail et le capital se posent à l’échelle planétaire. C’est en nouant des liens, au-delà de l’Europe avec les acteurs des très grandes démocraties comme l’Inde ou le Brésil que notre discours prendra du sens. Mais il nous faut aussi repenser le statut et la fonction des organismes internationaux, tous marqués encore par les rapports de force des lendemains de la deuxième guerre mondiale et l’oubli des rapports Nord-Sud. Ce devrait être un préalable à la prise de responsabilités par des socialistes dans ces organisations.

Ce qui fait la force de ce socle c’est sa méthode : non plus une logique de catalogue de revendications empruntées aux organisations spécialisées mais la définition d’objectifs et de valeurs ouverte et offerte aux mobilisations sociales. Au-delà beaucoup de chantiers nous attendent et en particulier ceux qui sont au cœur de la crise de la social-démocratie européenne. Il nous faut donc repartir à l’assaut du renouvellement doctrinal interrompu par la crise du Mans. Sans tabou ni crainte. Il nous faut courageusement redéfinir les conditions d’un changement majoritaire dans le parti prélude à une conquête réformatrice du pouvoir. Et gardons en mémoire les paroles de Jaurès dans son discours à la jeunesse le 30 juillet 1903 à Carmaux : « il vaut la peine de penser et d’agir car l’effort humain vers la clarté et le droit n’est jamais perdu. L’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements mais elle justifie l’invincible espoir ». 

Paul Alliès

Professeur de Sciences Politiques à l’Université de Montpellier

5 septembre 2007 

Source : http://www.renover-maintenant.org/article.php3?id_article=892 

2 août 2007

Les dépossédés de Robert Mc Liam Wilson

RobertMcLiamWilsonLorsque Robert Mc Liam Wilson et le photographe Donovan Wylie, aujourd'hui membre de la prestigieuse agence Magnum, entreprennent en 1990 cette enquête sur la pauvreté en Grande-Bretagne, ils sont à peine âgés d'une vingtaine d'années.

Dans un contexte politique désastreux marqué par l'ultra libéralisme de la « Dame de Fer », ils décident de jeter aux orties doctrines et théories : à Londres, à Glasgow ou à Belfast, l'auteur de Ripley Bogle raconte ce qu'il voit, sent et entend.

L'essai projeté sur « les dépossédés » est en fait un récit à la première personne, toute distance journalistique abolie au profit d'une empathie, d'une proximité de l'écrivain avec les gens qu'il rencontre dans les cités, les squats, les foyers d'accueil. Parfois, même, l'auteur perd pied et le lecteur comprend soudain que Les Dépossédés constitue non seulement une sorte d'autobiographie déguisée de Mc Liam Wilson, mais sans doute le centre secret de son œuvre, comme une préfiguration de La Douleur de Manfred et d’Eureka Street.

Christian Bourgois - 9 septembre 2005

Robert Mc Liam Wilson, Les dépossédés, éd. Christian Bourgois

Traduit de l’Anglais (Irlande) par Brice Matthieussent

Eureka_street Ripley_BogleLa_Douleur_de_Manfred__RMLW

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/matins/fiche.php?diffusion_id=52839 

Les_d_poss_d_s_Robert_Mac_Lial_WilsonLes dépossédés de Robert Mc Liam Wilson 

Robert Mc Liam Wilson ne répond plus, ni aux sollicitations amicales de son éditeur ni même aux coups de téléphone, épuisé sans doute d’avoir écrit « Les dépossédés ». Non que le livre soit gros, 347 pages dont une petite centaine de photographies, non qu’il soit, tout au contraire, le fruit d’un effort énorme d’imagination.

Il s’agit en effet d’un récit journalistique écrit avec sobriété sur la vie des « gens de peu » de l’Angleterre thatchérienne des années 90. Mais ce journaliste est avant toute chose un écrivain et le récit très vite perd toute distance et s’écrit tout seul, presque sans le consentement de son auteur, à la première personne, puis dans un « nous » qui marque l’empathie et la proximité à l’égard de son sujet.

La justesse de ton du récit saute aux yeux dès la première page avec la description en quelques lignes de l’état d’aboulie- anesthésie du premier de ces éclopés de la vie que rencontre Robert Mac Liam : « Il avait 29 ans mais ces gestes avaient la fragilité maladroite des personnes âgées et défaites. Il parlait sans plaisir, convaincu de la futilité de son récit. »

Tout est ambiguïté, même dans ces quelques mots : en parlant de ces dépossédés d’eux mêmes que sont les pauvres, robert Mc Liam parle aussi de lui, de ce fondamentalement pauvre à la base de la condition humaine mais aussi de ce possiblement pauvre que les avatars de la société du XXIème siècle peut faire à tout moment de chacun de nous.

Quelques pages d’une exceptionnelle intensité expriment ce qu’est la pauvreté à la fois dans notre temps et dans tous les temps «la seule expérience humaine en dehors de la naissance et de la mort que tout être humain est capable de partager. Nous ne pouvons pas tous être en bonne santé riches ou forts, mais nous pouvons tous être pauvres où craindre de le devenir ». Pauvreté n’est pas misérabilisme : l’auteur manie l’humour, la distance et ne méconnait pas l’intrinsèque ressource que constitue ce sentiment fondamental à l’origine de beaucoup de réussites humaines.

Robert Mc Liam parle aussi bien de la pauvreté d’un quartier où « les maisons sont marquées par le besoin plus visiblement encore que les gens » et où « l’opéra de la misère ne se déroule pas seulement dans les chambres exigües des HLM mais dans les rues elles-mêmes ». Une série de photographies évidemment en noir et blanc et en petit format, version années cinquante, d’une rigueur ascétique, est supposée ajouter au caractère journalistique du livre : elle n’est, si l’on peut dire pas davantage objective, et l’on sera étranglé par exemple par la photographie de trois jeunes filles à l’âge adulte, et des trois enfants radieux qu’elles étaient. La pauvreté a fait son œuvre sans qu’il soit besoin d’un mot pour le montrer.

Après avoir lu ces « Dépossédés » (belle déformation du titre de Dostoïevski « Les possédés », vous ne pourrez plus jamais vous satisfaire du vocabulaire tiède dont les médias et les politiques nous gavent. Les « défavorisés » sont des pauvres, leur vue du monde, de la vie et plus gravement encore, d’eux-mêmes en est radicalement marquée. Un humour très fin et très respectueux du lecteur qui n’est à aucun moment pris pour un gogo de l’émotion, accompagne subtilement chaque chapitre et ajoute à l’apparente et fausse distance du récit. La lucidité n’est pas en reste et si vous êtes convaincu par ce livre que « la pauvreté n’accorde aucune noblesse particulière à un individu », plus jamais, plus jamais vous n’aurez envie d’en accorder à la richesse.

On comprend que Robert Mc Liam se soit senti terrifié et blessé par l’étendue et la complexité des souffrances qu’il a rencontrées et qu’il ait besoin de reprendre souffle. Très, très beau livre, loin de l’insignifiance de tant d’autres.

Notes de lecture:   http://michele-delaunay.net/blog/2006/09/03/41-les-depossedes

Michèle Delaunay: http://michele-delaunay.net/pages/afficher/1-biographie/ 

Ripley_BogleEureka_streetLa_Douleur_de_Manfred__RMLWRobert Mc Liam Wilson a par ailleurs publié 3 romans, aussi traduits aux Editions Bourgois : Ripley Bogle, Eureka Street, La Douleur de Manfred.

31 juillet 2007

La vraie réalité de l'argent Suivi de Au bohneur des riches

Au_bohneur_des_richesL'argent est aujourd'hui essentiellement virtuel. Il a pour réalité une suite de 0 et de 1 dans les ordinateurs des banques. La majeure partie du commerce mondial a lieu sans monnaie-papier, et seulement 10% des transactions financières quotidiennes correspondent à des échanges économiques dans le "monde réel".

Les marchés financiers eux-mêmes constituent un système de création d'argent virtuel, de profit non-basé sur une création de richesses réelles. Grâce au jeu des marchés financiers (qui permet de transformer en bénéfices les oscillations des cours), les investisseurs avisés peuvent être déclarés plus riches, par une simple circulation d'électrons dans des ordinateurs. Cette création d'argent sans création de richesses économiques correspondantes est la définition même de la création artificielle de monnaie. Ce que la loi interdit aux faux-monnayeurs, et ce que l'orthodoxie économique libérale interdit aux états, est donc possible et légal pour un nombre restreint de bénéficiaires.

Si l'on veut comprendre ce qu'est réellement l'argent et ce à quoi il sert, il suffit d'inverser le vieil adage "le temps c'est de l'argent". 

L'argent, c'est du temps

L'argent est ce qui permet d'acheter le temps des autres, le temps qui a été nécessaire à produire les produits ou les services que l'on consomme.

L'argent, le temps, et les esclaves

Techniquement, l'argent est une unité de calcul intermédiaire pour échanger du temps contre du temps, sans que le temps des uns et des autres puisse être comparé directement. Car chaque conversion entre l'argent et le temps se fait sur la base d'une estimation subjective, qui varie selon le rapport de force économique et informationnel entre l'acheteur et le vendeur.

Dans la pratique, ce rapport de force est toujours défavorable au consommateur-salarié.

Lorsqu'un individu moyen achète un produit, il paye le temps qui a été nécessaire pour fabriquer ce produit à un prix bien plus élevé que le salaire qui lui est payé pour une fraction équivalente de son propre temps.

Par exemple, chez les grands constructeurs automobiles, une voiture est produite en une journée de travail (soit en 8 heures) par 20 salariés (y compris le travail des commerciaux et le travail inclus dans les fournitures et les équipements de production utilisés). Le salaire journalier de chaque salarié devrait donc être égal à 1/20è du prix de la voiture, soit 1000 euros si la voiture vaut 20.000 euros. Ce qui fait un salaire mensuel théorique de 22.000 euros (sur la base de 22 jours travaillés par mois). Pour la plupart des salariés, on est très loin du compte.

Lorsqu'un salarié occidental donne 10 heures de son temps, il reçoit seulement l'équivalent d'une heure. Pour un salarié du Tiers Monde, le rapport tombe à 1000 heures contre une.

Ce système est la version moderne de l'esclavage

Les bénéficiaires du temps volé aux salariés sont les entreprises et leurs dirigeants (dont le salaire est plus de 100 fois celui d'un employé ordinaire), mais aussi les états dès lors que l'argent prélevé par les impôts et les taxes n'est pas utilisé dans le sens de l'intérêt général.

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recession03Le palmarès des plus grosses fortunes de France


Le président du groupe de luxe LVMH Bernard Arnault a pris la tête du classement des 500 plus grosses fortunes françaises, détrônant la famille Bettencourt (L'Oréal) qui occupait la première place depuis plusieurs années, selon l'hebdomadaire Challenges.

Bernard Arnault, numéro 2 l'an dernier, décroche la médaille d'or en 2005 avec une fortune estimée à 14,342 milliards d'euros. Liliane Bettencourt, principale actionnaire du groupe de cosmétique, rétrograde à la deuxième place avec 11,669 milliards d'euros, "principalement en raison de la baisse du cours de l'action", selon Challenges à paraître jeudi. La famille Mulliez (groupe Auchan) reste troisième avec 10 milliards d'euros. La famille Pinault (groupe de distribution et de luxe PPR) perd de peu sa 4e place au profit de la famille Dassault (5,7 milliards d'euros contre 5,617 pour les Pinault).

Dans le top 10, les autres dynasties les plus fortunées sont les héritiers Hermès dont le patron Jean-Louis Dumas est à la 6e place (4,520 milliards d'euros), devant les Halley du groupe Carrefour (3,670 milliards d'euros), les Louis-Dreyfus du groupe éponyme (3,5 milliards d'euros), les Peugeot (3,354 milliards d'euros) et les Decaux (3,248 milliards d'euros).

medef_tueLa nouvelle présidente du Medef, Laurence Parisot, maintient avec sa famille sa fortune de 100 millions d'euros, mais passe de la 200e à la 233e place. La famille Wendel, à laquelle appartient son prédécesseur Ernest-Antoine Seillière, progresse en revanche de la 34e à la 21e place avec 1,181 milliards d'euros.

L'entrée la plus fracassante dans le classement des 500 est celle de Michel Ohayon, de l'immobilière Spiic, qui arrive à la 79e place avec 350 millions d'euros.
La plus forte progression de fortune revient à Charles Ruggieri de Batipart (maisons de retraites), avec + 740% en un an. Il entre à la 119e place du classement.


Gérard Leduc et Patrice Debrégeas, d'Ethypharm (pharmacie), ont fait la dégringolade la plus spectaculaire (-67%), passant du 144e au 415e rang avec 50 millions d'euros. L'homme de télévision Jean-Luc Delarue (Réservoir Prod) est sorti du classement après avoir divisé par deux sa fortune (30 millions d'euros en 2005 contre 65 en 2004).

Parmi les grands noms du capitalisme français, les frères Bouygues (Martin et Olivier) sont à la 15e place, l'homme d'affaires Vincent Bolloré 22e et Arnaud Lagardère 52e. Le premier des quatre Rothschild recensé, Benjamin, est 30e avec 1,1 milliards d'euros. Les familles David-Weill et Meyer (holding Eurazeo) sont, ensemble, à la 16e place avec 1,563 milliards d'euros. Jean-Michel Aulas, surtout connu comme patron du club de foot de l'Olympique Lyonnais mais aussi patron de Cegid (services informatiques), est 191e.


Jeudi, 07 Juillet 2005  

Source : Challenges  http://www.actuchomage.org/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=1092

Au bonheur des riches, par Grégoire Biseau

Une étude de l’Ecole d’économie de Paris révèle l’envolée des revenus des Français les plus aisés depuis 1998.

Quotidien : vendredi 29 juin 2007

On subodorait que les riches se portaient plutôt bien. Même en France, pays que la droite aime caricaturer comme le dernier îlot d’Europe continentale qui incite nos belles fortunes à s’exiler. Grâce au travail de l’économiste Camille Landais (1) de l’Ecole d’économie de Paris, on sait désormais que les riches Français n’ont pas grand-chose à envier à leurs homologues anglo-saxons. Plus ils sont riches et plus ils s’enrichissent. Et dans des proportions inédites dans l’histoire sociale française.

Reprenant à son compte les sources fiscales déjà exploitées par l’économiste Thomas Piketty, mais cette fois sur une période récente (1998-2005), Landais s’est concentré sur l’évolution des revenus de la petite population française la plus fortunée (allant même jusqu’au 0,01 % des plus riches). Et que constate-t-il ? Un fort «accroissement des inégalités de revenus depuis huit ans». Ça n’a l’air de rien, mais c’est la première fois qu’un économiste peut établir un tel diagnostic, sachant que les travaux de l’Insee avaient jusqu’à présent conclu à une réduction des inégalités en France. Bref, un travail universitaire qui ne tombe pas très bien pour le gouvernement de François Fillon, juste au moment où il va devoir expliquer aux députés l’impérieuse nécessité de voter des cadeaux fiscaux pour une population qui s’est déjà considérablement enrichie.

Davantage d’inégalités

Les très, très riches Français (disons les 1 % les plus riches, soit un bataillon de 350 000 foyers) ont vu leurs revenus augmenter de 19 % entre 1998 et 2005. Et ce chiffre explose littéralement quand on monte encore plus haut dans la hiérarchie sociale : + 32 % pour les 0,1 % les plus riches (35 000 foyers), et carrément + 42,6 % pour le petit club des 0,01 % les plus fortunés (3 500 foyers). Il semble que les riches Français vivent sur une autre planète économique. Car, pendant la même période, le revenu moyen par foyer a connu lui une hausse modeste de 5,9 %, soit une croissance moyenne annuelle de 0,82 %. Soit moins que la croissance du PIB ou même du PIB par habitant.

Ce tableau remet partiellement en cause le diagnostic des inégalités françaises établi par l’Insee. Jusqu’à présent, l’institut national se contentait de mesurer l’écart entre les 10 % les plus riches avec les 10 % les plus pauvres. Et que constatait l’Insee ? Une réduction importante et constante du fossé depuis la fin des années 70. Sauf depuis le début des années 2000, où la réduction semble marquer le pas. «On ne sait pas encore si cela annonce une remontée des inégalités ou juste un palier», précise Pascal Chevalier, chef de la division revenu et patrimoine de l’Insee. L’institut a tout de même affiné ces mesures en comparant les 5 % les plus riches avec les 5 % les plus pauvres.

Et alors ? «On n’a rien trouvé de significatif qui prouverait une explosion des inégalités en France», poursuit Chevalier. Pour autant, l’économiste estime que les conclusions de Landais restent compatibles avec le diagnostic de l’Insee. «Simplement parce qu’on est jamais descendu dans un niveau aussi fin d’analyse chez les hauts revenus», explique l’économiste de l’Insee.

Salaires, revenus du capital. Tout augmente

Assez classiquement, plus on est riche, plus la part de son patrimoine placé en valeurs mobilières (actions et autres produits financiers) est importante. Pour les 3 500 des plus riches, la part du revenu du patrimoine peut ainsi représenter jusqu’à 40 % de leur revenu total. «L’évolution de la Bourse n’y est pour rien. Cela s’explique par le fait que les entreprises versent des dividendes de plus en plus importants à leurs actionnaires», assure Camille Landais. En sus, les très riches ont vu leurs salaires exploser sur la période : entre + 13,6 % et + 51 % pour le top du top de ces happy few.

Deux explications justifient ce feu d’artifice. D’abord, les modes de rémunération de cette population intègrent de plus en plus de zakouski du genre bonus de fin d’année, stock-options, actions gratuites et autres joyeusetés indexées sur le cours de Bourse. L’autre élément d’explication est sectoriel : le versement des primes faramineuses de fin d’année dans le secteur financier et bancaire a boosté la moyenne des plus riches.

«Avec cette hausse des salaires, on est en train de rompre avec trente années de stabilité dans la hiérarchie des salaires en France, estime Camille Landais. Notre modèle est en train de glisser vers le modèle anglo-saxon.»

Certes, on est loin des inégalités de revenus de la France des rentiers du début du siècle. Mais, si on regarde ce qui a pu se passer aux Etats-Unis, estime l’économiste, il faudrait peu de temps pour retrouver de tels écarts de revenus et de patrimoine. D’ailleurs, les mesures fiscales que veut faire voter début juillet le gouvernement ne devraient pas contrarier cette course en avant des plus riches contribuables français.

(1) http://www.jourdan.ens.fr/~clandais/

http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement1/264193.FR.php

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fiduciairesLes donations, un cadeau fiscal peu médiatisé, Par Tonino Serafini  

L’abattement sur la transmission de patrimoine passe à 150 000 euros. Une aubaine pour les gros propriétaires. Quotidien : vendredi 29 juin 2007

Même dans les milieux de l’immobilier on doute de la pertinence du crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunts pour « faire de la France un pays de propriétaires», selon la promesse électorale du candidat Sarkozy. Compte tenu des niveaux atteints par les prix de l’immobilier, ce dispositif fiscal d’un montant de 750 euros maximum par an pour un célibataire et de 1 500 euros pour un couple ne semble pas susceptible de permettre aux ménages modestes d’accéder à la propriété.

Patrimoines. En revanche, une mesure figurant dans le paquet fiscal du gouvernement, mais moins médiatisée que le crédit d’impôt, va faciliter la transmission de patrimoine dans les familles ayant du bien. Dans le projet de loi, le montant de l’abattement sur les donations faites par les parents à leurs enfants est porté à 150 000 euros (contre 50 000 euros actuellement). Précision : chacun des parents pouvant donner, chaque enfant peut donc recevoir 300 000 euros franco d’impôt. Et il est possible de recommencer l’opération tous les six ans. En s’y prenant à cinq reprises, un enfant peut ainsi percevoir 1,5 million d’euros. Royal pour les gens bien nés.

«Dans les familles, la fortune est essentiellement concentrée entre les mains du troisième et quatrième âge, qui consomment peu et investissent peu. En revanche les jeunes ont plus de mal du fait des difficultés de l’époque»,  observe Me François Carré, responsable à la chambre des notaires de Paris. «Quand les anciens donnent un coup de main, c’est pour des choses sérieuses comme l’achat d’un logement»,  précise-t-il. Ce que confirme le promoteur Alain Dinin, de Nexity : «Les donations ont un impact direct sur la primo-accession.»

Depuis l’annonce du paquet fiscal, «les notaires sont assaillis de demandes de renseignements des familles qui ­veulent savoir comment elles peuvent donner»,  affirme Me Pierre Bazaille, notaire à Givors (Rhône). «Certains découvrent d’ailleurs qu’il est leur est déjà possible de donner 50 000 euros [le plafond actuel, ndlr]. Souvent c’est déjà supérieur à leurs possibilités.»  Au vu de son expérience dans cette ville populaire de la banlieue lyonnaise, le notaire estime que les familles «apportent souvent de 20 000 à 30 000 euros, quand les enfants achètent un logement».

Selon les professionnels de l’immobilier et les notaires, les aides familiales se sont beaucoup accrues avec la flambée du prix de la pierre. «A Paris, la plupart des primo-accédants bénéficient d’un coup de pouce des parents ou des grands-parents», témoigne Me François Carré. Bernard Cadeau, président du réseau d’agences immobilières Orpi, observe que la proportion des jeunes (de 18 à 30 ans) est passée progressivement de 10,2 % à 31,7 % chez les accédants à la propriété au cours des cinq dernières années. «Le prêt à taux zéro a permis à beaucoup d’entre eux de franchir le pas. Mais il y a aussi le phénomène de l’aide familiale. Quand un jeune ménage n’arrive pas à boucler son budget pour acheter un logement, souvent les parents ou les grands-parents bouchent les trous», note-t-il.

Transfert. Ainsi une mesure ponctuelle, prise en 2004 par Nicolas Sarkozy alors qu’il était à Bercy, qui permettait aux parents et aux grands parents de donner jusqu’à 30 000 euros en numéraire à leur descendance s’est traduite par un transfert intergénérationnel évalué à 20 milliards d’euros. C’est dire l’impact qu’auront ces donations à 150 000 euros franco d’impôt. Une mesure sans effet pour la majorité de la population de l’Hexagone, issue de familles aux patrimoines modestes.

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FALCON900HOMEJean-René Fourtou, un train de vie de folie, par Nicolas CORI  

Stock-options par millions, Falcon à disposition. Le patron de Vivendi a pleinement su profiter de sa fonction. Quotidien : vendredi 29 juin 2007

Etre un riche patron, ce n’est pas si facile. Les salariés moyens ne s’en rendent pas compte. Quand, pour passer un week-end en amoureux, ils «empruntent» la voiture de fonction de leur entreprise, personne n’en fait toute une histoire. Mais si les PDG du CAC 40 s’amusent à faire la même chose avec leur véhicule de fonction, ils se retrouvent avec la police aux fesses. Une telle mésaventure arrive à Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi. Début mai, un petit actionnaire a porté plainte pour abus de biens sociaux contre le patron de la multinationale.

Représenté par Me Frédérik-Karel Canoy, il reproche à Fourtou d’avoir utilisé le jet du groupe pour partir en week-end. Ses preuves ? Une investigation de police menée dans le cadre d’une enquête préliminaire qui a - pour l’instant - été classée par le parquet. Le travail de la brigade financière, que nous avons pu consulter, permet de se glisser dans le quotidien de la vie d’un grand patron et de s’imaginer parcourant la planète dans un Falcon en compagnie de people, et d’une hôtesse servant champagne et petits fours.

«Bénévolement». Pour Fourtou, la vie dorée commence à 63 ans, à son arrivée à Vivendi, en juillet 2002. Ancien consultant chez Bossard, puis patron de Rhône-Poulenc et d’Aventis, il n’était pas vraiment dans le besoin. Mais à Vivendi on change de proportions. Appelé par son ami Claude Bébéar, le parrain du capitalisme français, pour redresser la barre d’un groupe plombé par les dérives financières de Jean-Marie Messier, l’ex-patron d’Aventis, qui est en semi-retraite, accepte le job. Officiellement, il déclare qu’il le fera même bénévolement. Mais pose en fait deux conditions : recevoir des stock-options à la pelle et pouvoir utiliser à sa guise le Falcon de la société. OK, dit Bébéar. Quelques mois plus tard, Fourtou reçoit ainsi un premier paquet d’un million de stocks, à un court très bas, en utilisant un plan de distribution mis en place par Messier. Les années suivantes, il continue à ce rythme - 1,5 million en 2003, 800 000 en 2004 -, expliquant lors des assemblées générales que c’est dans l’intérêt des actionnaires.

Pendant des mois, Fourtou va également partir à l’œil en week-end, notamment au Maroc où il dispose d’une résidence secondaire. Le plan de vol des Falcon, qui appartiennent à la société Aéro Services, filiale de Vivendi, retrace tout : les horaires, les frais engagés et les passagers. Exemple : le vendredi 12 juillet 2002 à 17 heures, Fourtou, accompagné de sa femme, Janelly, députée européenne UDF, prend place dans un Falcon 900 à destination de Marrakech. Monsieur repart tout seul le dimanche 14. Prix total : 23 368 euros. Le jeudi 1er mai 2003, monsieur et madame partent en Falcon 10 assister à Ostende, en Belgique, au trophée des Présidents, un tournoi de golf. Dans la foulée, ils font un saut le samedi à La Rochelle, et reviennent le lundi à Paris. Coût : 16 383 euros. Cette habitude va durer jusqu’en 2004. Fourtou utilise le Falcon pour ses relations publiques au sens large. Il voyage avec Caroline Pigozzi, une «amie» journaliste à Paris Match, spécialisée dans les questions religieuses. Cette dernière lui permet de rencontrer Jean Paul II au Vatican. L’occasion d’un nouveau voyage en Falcon vers Rome, où sont conviés des journalistes vedettes (Catherine Nay, PPDA, Alain Genestar).

fiducieGourmand. Ces avantages en nature n’empêchent pas Fourtou de se montrer de plus en plus gourmand en matière salariale, oubliant au passage sa promesse de ne pas toucher d’émoluments. En 2003, son salaire est de 2,2 millions d’euros. Il passe à 3,4 millions en 2004 grâce à l’augmentation de son bonus. Le patron de Vivendi profite alors de cette manne pour créer avec sa femme une fondation. La Fondation Janelly et Jean-René Fourtou, placée sous l’égide de l’Institut de France, a pour objet notamment d’aider des projets artistiques ou humanitaires à Marrakech ou en France. Mais cet engagement ne lui fait pas oublier les affaires. La fondation achète pour 20 millions d’euros d’actions Vivendi en profitant d’une opération avantageuse lancée par le groupe.

En 2005, Fourtou décide de prendre du recul. Il quitte son poste de président du directoire pour celui de président du conseil de surveillance de Vivendi. Un choix qui n’a que des avantages. D’abord, cela lui permet d’exercer ses droits à la retraite chez Aventis : le groupe lui verse depuis une pension d’un million d’euros par an. Ensuite, il continue de toucher un salaire chez Vivendi : un million d’euros par an. Surtout, en restant présent dans le groupe, il continue à pouvoir exercer ses stock-options. Grâce à la remontée de l’action, cela commence à devenir intéressant. De 8 euros au plus bas, le titre vaut aujourd’hui autour de 31 euros. Du coup, le 18 juin, Fourtou a exercé pour 2,4 millions de stock, sans toutefois vendre les actions. Sa plus-value potentielle est impressionnante : 37 millions d’euros. Une somme qui devrait lui permettre d’acheter plusieurs Falcon.

Car, concernant l’utilisation des avions, le laxisme a malheureusement pris fin pour Fourtou. Alerté par la police, qui avait commencé son enquête début 2004, le conseil d’administration de Vivendi a examiné les pratiques de son patron. Et lui a demandé de rembourser ses déplacements personnels. Fourtou a ainsi dû faire un chèque de 147 577 euros. Une somme jugée insuffisante par les policiers. Mais Vivendi a fait un distinguo subtil entre voyages purement personnels et voyages «mixtes», comprenant des aspects professionnels. Les policiers n’ont pas dû comprendre que quand on est patron d’un grand groupe on travaille même quand on se repose.

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Carte_BleueSuperprivilégiés, par Fabrice Rousselot 

Quotidien : vendredi 29 juin 2007

L’étude sur les hauts revenus que nous publions en exclusivité ne peut souffrir d’aucune contestation. Elle se base tout simplement sur les données fiscales fournies par l’administration française. Ses conclusions n’en sont donc que plus révélatrices. Pour ne citer qu’un chiffre, on retiendra qu’entre 1998 et 2005 les revenus de 0,01 % des plus riches en France ont augmenté de 42,6 % ! Rien de moins. 

Certes, dans la France de Sarkozy certains pourraient n’avoir rien à redire au fait que chaque jour le club des Crésus pèse toujours un peu plus. On leur rétorquera tout d’abord qu’au gré des polémiques récentes sur les parachutes dorés des uns et des autres il convient de s’interroger sur l’origine de cette richesse.

Mais le plus gênant n’est pas là. Le travail de l’Ecole d’économie de Paris montre également qu’avec l’irrésistible envol des grosses fortunes c’est le fossé des inégalités qui se creuse aujourd’hui en France.

Phénomène nouveau et inquiétant. Sur les huit ans considérés, les revenus des classes moyennes ne décollent quasiment pas. Et l’on ose à peine parler des 3,6 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté dans notre beau pays - soit avec moins de 50 % du revenu médian. Dès lors, il convient de remettre sur le tapis la question du fameux paquet fiscal que veut imposer le Président.

Bouclier fiscal, droits de succession, impôt sur la fortune. La majorité des réformes envisagées par le gouvernement - lesquelles, selon l’Elysée, vont coûter la modique somme de 11 milliards d’euros - profite avant tout aux super privilégiés, ceux qui n’ont pas vraiment besoin de cadeaux. On est bien loin de «la France qui se lève tôt» ou de «la valeur travail», thèmes de campagnes si chers à Nicolas Sarkozy.

Désormais, c’est plutôt «la valeur pognon» qui semble être la plus communément partagée par l’ex-maire de Neuilly. Une ville qui, à ce jour et il faut bien le noter, est officiellement la plus riche de France, quand on considère la part de sa population assujettie à l’ISF.

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MarianneParachute_en_orSeconde chance pour les parachutes dorés, par M. Gr.

Les députés UMP comptent amender l’article de loi qui prévoit leur encadrement.

Quotidien : vendredi 29 juin 2007

Et si finalement, le choc fiscal promis par Nicolas Sarkozy n’était pas aussi simple à mettre en place que prévu ? A partir du 10 juillet, les députés vont se pencher sur le texte, joliment baptisé en jargon Assemblée nationale, TEPA, pour : travail, emploi, pouvoir d’achat. Qui prévoit le renforcement du bouclier fiscal : bientôt l’impôt d’un contribuable ne pourra représenter plus de 50 % de ses revenus, contre 60 % aujourd’hui.

Cette mesure ne pose guère problème. Ce qui n’est pas le cas de l’article 7 du projet de loi, qui prévoit un encadrement des parachutes dorés. Dans la majorité, ça grince. Louis Giscard d’Estaing, député (UMP) du Puy-de-Dôme, en réunion de présentation de la nouvelle commission des Finances, présidée par le socialiste Didier Migaud, expliquait qu’un certain nombre d’amendements dits «techniques» seraient sans doute apportés à cet article. Les députés UMP ont d’ailleurs décidé de bannir de leur langage l’expression «parachute doré» pour «indemnité de départ».

Pourtant, pendant toute la campagne électorale, le candidat Sarkozy n’avait cessé de fustiger les patrons, tel Noël Forgeard, qui quittaient leurs entreprises - sur des échecs - avec plusieurs millions d’euros. «On va sans doute améliorer la formulation du texte, note un député UMP de la commission des Finances. Dans sa mouture actuelle, l’article 7 fait trop peser la responsabilité sur la personne des patrons eux-mêmes. Parfois, les entreprises ne marchent pas sans qu’il y ait eu besoin d’avoir des décisions industrielles ineptes.»

D’autres députés de la majorité, parmi les plus orthodoxes en matière budgétaire, souhaitent rajouter des articles à ce «paquet fiscal». «Pourquoi ne pas enfin plafonner les niches fiscales, estime un représentant du Nouveau Centre. Déjà, on baisse substantiellement l’ISF et on améliore le bouclier, pas besoin de garder ces dispositions en plus.»  Car voilà le paradoxe de toute cette politique : d’une main, des cadeaux au plus riches (11 milliards en année pleine) ; de l’autre un déficit à juguler. 

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multitaskingL’internationale des riches se porte bien 

Les grandes fortunes financières mondiales ont vu le total de leurs actifs progresser de 11,4 % en 2006, selon une étude réalisée par la banque d’investissement Merrill Lynch et le cabinet de consultants Capgemini. Le total des actifs de ces «super-riches» devrait progresser de 6,8 % par an jusqu’en 2011 pour atteindre 51 600 milliards de dollars, selon le rapport. En 2006, les patrimoines financiers ont progressé à un rythme plus de deux fois plus rapide que la croissance de l’économie mondiale (5,4 %).

Source : Reuters

Vendredi 29 juin 2007

http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement1/264191.FR.php

31 juillet 2007

Les stratégies & techniques employées pour la manipulation de l'opinion publique & de la société

Les stratégies et techniques employées pour la manipulation de l’opinion publique et de la société 

Par Anonyme

LePeuple|1| La stratégie de la diversion

Elément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. "Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser ; de retour à la ferme avec les autres animaux." (Extrait de "Armes silencieuses pour guerres tranquilles").

|2| Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée "problème-réaction-solution". On crée d’abord un problème, une "situation" prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple : laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

|3| La stratégie du dégradé

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en "dégradé", sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

|4| La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme "douloureuse mais nécessaire", en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que "tout ira mieux demain" et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu. Exemple récent : le passage à l’Euro et la perte de la souveraineté monétaire et économique ont été acceptés par les pays Européens en 1994-95 pour une application en 2001. Autre exemple : les accords multilatéraux du FTAA que les USA ont imposé en 2001 aux pays du continent américain pourtant réticents, en concédant une application différée à 2005.

|5| S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental. Exemple typique : la campagne TV française pour le passage à l’Euro ("les jours euro"). Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? "Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans." (cf. "Armes silencieuses pour guerres tranquilles")

|6| Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements...

|7| Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. "La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être de la plus pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures." (cf. "Armes silencieuses pour guerres tranquilles")

|8| Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver "cool" le fait d’être bête, vulgaire, et inculte...

|9| Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !...

|10| Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le "système" est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

Anonyme

Source : http://www.syti.net/Topics2.html

31 juillet 2007

Refuser un emploi est-il refuser de travailler ?

Consultation_offres_d_emploiLa valeur travail semble bien être la valeur pilier de la plupart des discours et interviews politiques actuels. C’est sur ce pilier que nos hommes et femmes politiques tentent de construire leurs ambitions pour notre pays :

Nicolas Sarkozy, TF1 le 14 janvier 2007 : « … que le travail ça vaut quelque chose… parce qu’on ne travaille pas assez, parce qu’il faut donner davantage de travail... je veux remettre le travail au cœur de la société, je veux que les gens se disent mais ça vaut le coup de se donner du mal puisqu’on en a la récompense… »

François Bayrou, France Info, 18 janvier 2007 : «Nous devons mettre fin au découragement et au désespoir de ceux qui ne peuvent plus regarder leurs voisins parce qu’ils ne trouvent pas d’emploi.» 

Olivier Besancenot : «L’emploi, le pouvoir d’achat, le logement, les services publics, les mesures frappant la jeunesse sont des questions brûlantes pour lesquelles nous avançons des propositions.» (Programme site internet de la LCR) 

Marie-Georges Buffet : «D’abord, éradiquer le chômage.» Premier des quatre chantiers détaillés sur le site internet du Parti communiste.

Ségolène Royal a également expliqué qu'elle avait «commencé (sa) vie en n’ayant rien, donc c’est le fruit de mon travail», précisant que son patrimoine à l’issue de «30 années de vie professionnelle» est de «355.000 €» (Libération 17 janvier 2007).

La valeur travail est mise en avant partout et devient un thème principal de campagne électorale. On l’associe à l’argent reçu en récompense, comme fruit de son labeur. Quand le fruit de son travail est l’argent que l’on récolte, toute richesse est sensée être justifiée par son travail. Ainsi, nous prenons des formules clichés telles que «plus je travaille, plus je suis riche», «travailler plus pour gagner plus», pour des vérités qui servent à justifier la valeur travail mais surtout la valeur argent.

Quand on y rajoute la valeur "liberté", la notion de travail se transforme en "choix" : si je le veux bien, je travaille plus et ainsi je gagne plus d’argent ; si je ne le veux pas, je ne travaille pas et je ne gagne pas d’argent.

Sauf que le travail tel qu’il est conçu depuis quelques décennies implique l’existence d’un contrat de subordination entre le salarié et l’employeur. Cette liberté évoquée est la liberté que donne l’employeur au salarié de travailler, voire de travailler plus - lire
Le salarié au sifflet -, sachant que cette liberté a un coût pour l’employeur.

Une liberté qui est liée à un paramètre de gestion est-elle une vraie liberté ? La liberté qui s’octroie à une personne par une autre personne, selon son bon vouloir, ne peut être qu’une aliénation. La seule liberté possible est celle que l’on s’octroie soi-même et que l’on confronte avec la liberté d’autrui.

Si l’on associe la notion de travail à sa valeur, toute personne qui a un emploi devient un "valeureux travailleur"… et s’il n’en a pas, dans une société qui a un taux de chômage relativement important, il peut, à défaut, être un "valeureux chercheur"… à la condition qu’il soit un «véritable» chercheur, c’est-à-dire un chercheur qui cherche réellement du travail. Il se différencie du chercheur qui ne cherche pas vraiment du travail, qui n’est pas un individu valeureux (nombre de personnes indemnisées par l’Assedic ont été radiées - sanctionnées ? - de l’allocation chômage parce qu’elles n’avaient pas une recherche d’emploi «convaincue» ! ).

Anpe_en_ligneLe "demandeur d’emploi" est bien devenu un "chercheur d’emploi ". Une demande implique une réponse à fournir car elle s’adresse à quelqu’un, de même qu'une recherche n’engage que le chercheur… Un chercheur a-t-il un devoir de trouver ? Ou toute recherche se suffit-elle à elle-même ? Devons-nous appliquer à toute recherche d’emploi la formule "qui cherche trouve" ?

Les critères de recherche d’emploi réelle et convaincue existent. Une recherche d’emploi réelle est, par exemple, définie par un ou des contrats intérimaires sur une période déterminée. Autrement dit, une personne qui cherche réellement un travail… trouve du travail.
Alors que chercher un travail pourrait se suffire à lui-même, paradoxalement, c’est bien avoir un travail qui se suffit maintenant à lui-même car c’est bien le but ultime (peu importent les conditions selon lesquelles il est effectué) de cette recherche d’emploi. Nous connaissons la formule "tout plutôt que le chômage".

Ainsi, celui qui cherche réellement un travail (qui est valeureux) et qui n’en trouve pas ne peut accepter ce fait qu’en le nommant malédiction, calamité, voire punition. Ainsi des milliers - des millions - de personnes se sont auto-jugées méprisables et inadaptées parce que subissant un grand malheur. Prêtes pour la condamnation et la mise à l’écart. Prêtes pour l’obéissance aux règles les plus absurdes de la société : prouver sa demande d’emploi, par exemple, alors que celle-ci n’est en fait qu’une offre de travail !

N’est-il pas nécessaire d’en finir avec cette réalité qui fait fuir la pensée ? Car penser "ceux qui travaillent sont valeureux et ceux qui ne travaillent pas ne sont pas valeureux" est le degré zéro de la pensée. Ou le degré suprême d’une idéologie qui se veut dominante.

Celui qui travaille (qui n’est pas au chômage) n’est pas plus "en faveur du travail" que celui qui ne travaille pas (qui est au chômage). Celui qui est au chômage n’est pas "contre" le travail, pas plus que celui qui n’est pas au chômage.

Au-delà des promesses électorales et des slogans de campagne présidentielle, questionner la valeur travail doit devenir une réalité réelle de notre collectivité, pour que des politiques éclairées puissent envisager des modes de fonctionnement progressistes.

Si la valeur travail est fondamentale, si le travail doit être «revalorisé», si l’être humain aujourd’hui respecte vraiment le travail, il doit alors refuser tout CDI ou tout autre contrat, sauf si celui-ci lui permet de gagner assez d’argent pour se loger, se nourrir, se chauffer, s’habiller et avoir une vie sociale. Gagner moins, en travaillant, que ce qu’il faut pour se loger c’est, de toute façon, vivre dans d’horribles souffrances.

ANPERefuser un travail qui ne permet pas de vivre dignement, ce n’est pas être paresseux, amoral, associable, inadapté, exclus, non : refuser un travail aujourd’hui, si celui-ci ne vous permet pas de vivre en dessus du seuil de pauvreté, c’est être quelqu’un de digne et de respectable, au contraire.

La société déverse sur les épaules du chômeur tout le mal-être de son époque. La seule solution, pour que l’issue ne lui soit pas fatale, c’est que celui que l’on dit chômeur, donne une issue à ce mal-être. Qu’il soit créateur de sa vie, qu’il devienne artiste en fait.
Parce qu’il ressent dans tout son corps et son mental comme une calamité, parce qu’il a cette connaissance-là, tout chômeur aujourd’hui est déjà un artiste. A une seule condition : qu’il ne se sente pas coupable de ne pas avoir un travail… car il a aussi… un travail : celui de questionner la valeur travail.

Refuser un travail qui ne nous convient pas n’est pas refuser de travailler, c’est juste (re)trouver sa dignité. Quand le travail n’est plus que l’objet d’une quête qui exige l’abandon d’une partie de nos exigences (ce que nous estimons essentiel à notre bien-être) pour enfin "trouver le salut", ce n’est plus un travail que l’on est susceptible de trouver mais l’abdication de sa propre liberté. Quand la "liberté de travailler plus" n’est plus que la liberté de s’attacher à chercher, à toujours chercher plus, chercher mieux, au prix de notre autodépréciation, cette liberté-là n’est plus qu’une dépossession. Quand la seule espérance c’est de correspondre au bon profil, de quelle liberté parle-t-on ?

Refuser un travail qui ne nous convient pas, refuser un travail qui n’est pas essentiel à notre bien-être, ce n’est pas refuser de travailler, c’est aider la société à ne pas atteindre son point de non-retour, celui où l’individu s’autocontrôle inconsciemment et en permanence alors que le mot d’ordre des dirigeants est la LIBERTÉ.


Lamido 

http://www.actuchomage.org/modules.php?op=modload&name=PagEd&file=index&topic_id=14&page_id=243

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misereLe management de la misère

Pour le salarié, franchement, je ne vois pas. Autonomie, retour à l'emploi, dignité de l'utilité retrouvée, sortir de la merde, ne plus être assisté... franchement, ça ne sert à rien de tout cela. Mais d'un autre côté, le choix est de plus en plus retreint : c'est ça ou le RMI. De ce point de vue, le RMI est plus avantageux, puisque pour le même prix, il n'y a pas toutes les dépenses annexes : vêtements décents pour aller bosser, transports pour le trajet travail-domicile, garde des nains, restauration extérieure. Finalement, ce type de contrat, c'est presque le RMA : le RMI contre du travail!

Par contre, pour l'employeur, c'est tout bénef!
En imposant au salarié un contrat avec une base horaire au plancher, il s'offre le rêve patronal : un salarié au sifflet!

Avec un CDI à temps très partiel, le salarié a absolument besoin de travailler plus. Pour travailler plus comme le dit si bien le petit Nicolas, c'est en fonction des besoins de l'entreprise, pas de ceux du salarié. Lequel est appelé quand il y a du travail, des périodes d'affluence, des absences. Donc il y va. Et plus il y va, plus il ferme sa gueule et plus il accepte tout et n'importe quoi, plus il aura d'heures de travail complémentaires, jusqu'à arriver à une trentaine d'heures.
Donc pas assez pour le sortir de la pauvreté et de la précarité. Juste de quoi surnager encore un peu.

Ben oui, c'est ça la magie du CDI à temps ultra partiel : cela maintient les salariés dans la super précarité. Parce que le salaire minimum garanti à temps partiel a été calculé pour ne pas suffire. Il est même effectivement sous les minima sociaux, une fois les frais déduits. Pour que le salarié soit toujours en attente de quelques heures de plus. Au bon vouloir de sa hiérarchie. Selon sa bonne gueule. Et qui ne lui paie que juste les heures dont l'entreprise a besoin quelques soient les fluctuations d'activité.

C'est ça la flexibilité!!!
Alors, si en plus, le CDI à temps très partiel est aussi un CNE, vous imaginez la danse du slip pour l'employeur!
 

http://blog.monolecte.fr/post/2007/01/16/Le-salarie-au-sifflet

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